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Alkarama for Human Rights, 17 octobre 2006

Alkarama for Human Rights a adressé une communication au groupe de travail sur la détention arbitraire afin qu'il intervienne auprès des autorités saoudiennes dans le cas de Hussain Khaled Albuluwy, détenu sans jugement ni inculpation depuis le 17 juin 2003 au centre de détention de Jubaïl en Arabie Saoudite.

Hussain Khaled ALBULUWY, de nationalité saoudienne, est né à Koweït City le 25 octobre 1970. Il est ingénieur informaticien et était employé par la RMZ Company, à Dammam où il résidait avec son épouse, Mme Ana Cavalho, de nationalité brésilienne et de son fils Omar âgé de trois ans.

Il a été arrêté par les services de sécurité le 17 juin 2003 et incarcéré à la prison de Jubaïl depuis cette date, sans inculpation formelle ni jugement.

Après son arrestation, il lui a été affirmé qu'il était soupçonné d'avoir commis un accident mortel de la circulation, ce qu'il a toujours contesté.

Il a demandé en vain à être présenté devant une juridiction de jugement pour répondre des faits qui lui étaient reprochés dans le cadre d'un procès régulier avec l'assistance d'un avocat.

Son épouse qui s'était rendue au Brésil avec son fils pour une brève visite familiale, s'est vue refusée par les autorités saoudiennes le droit de revenir en Arabie Saoudite, et ce, en dépit du fait qu'elle bénéficie d'une autorisation légale de résidence et que son fils soit de nationalité saoudienne.

Mme Cavalho, totalement coupée de son époux auquel elle ne peut rendre visite, a effectué des démarches auprès de toutes les autorités du pays pour qu'il soit mis un terme à cette interdiction. Elle a notamment saisi M. le Président de l'institution saoudienne des droits de l'homme, M. Turki B. Khaled Al Sudeiry en date du 15 mai 2006 pour lui demander, à titre humanitaire, d'intervenir auprès des autorités afin qu'elle puisse revenir avec son fils à son lieu de résidence en Arabie Saoudite et pouvoir ainsi exercer son droit de rendre visite à son époux en prison. Elle a également saisi M. le Chef de la Mission permanente du Royaume d'Arabie Saoudite à Genève en date du 2 octobre courant. Toutes ses démarches sont malheureusement demeurées vaines.

Il est incontestable que M. Albuluwy ainsi que sa famille font l'objet de persécutions dont ils ne saisissent pas les véritables raisons et il est tout autant incontestable que sa détention est arbitraire :

- Après 40 mois de détention il n'a jamais été présenté devant un magistrat pour être légalement et formellement inculpé.

-Sa détention n'a pas de fondement juridique interne, celui-ci étant détenu sans inculpation légale.

-N'ayant pas la possibilité légale de contester don emprisonnement devant une juridiction compétente, sa détention constitue une violation de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

- Ses conditions de détention au secret pendant une année et sa privation de certains droits les plus fondamentaux sont également une violation de l'ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d'emprisonnement.

Le 25 décembre 2006, Alkarama for Human Rights a informé le groupe de travail sur la détention arbitraire que M. Albuluwy a été transféré depuis un mois environ à la prison de Hofuf et que depuis ce transfert, il n'est même plus autorisé à donner de ses nouvelles à Mme Ana Cavalho qui se trouve au Brésil et qui à ce jour n'a pas obtenu de réponse des autorités saoudiennes à sa demande de visite de son époux.

Alkarama for Human Rights demande au groupe de travail sur la détention arbitraire d'examiner ce dossier et d'intervenir auprès des autorités saoudiennes afin que celles-ci libèrent M. Albuluwy dans les plus brefs délais.