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Alkarama for Human Rights, 19 juin 2008

Alkarama for Human Rights a adressé un appel urgent au Groupe de travail sur les disparitions forcées pour lui demander d'intervenir auprès des autorités libyennes à propos de M. Ali Al-Talhi qui a été arrêté après son extradition de Suisse en septembre 2007. Détenu au centre de la sûreté intérieure, personne n'a pu obtenir d'informations à son sujet depuis le 10 décembre 2007 malgré les recherches de sa famille.



M. Ali Dbie Salah AL TALHI, né le 25 juin 1965 en Libye et dont la famille demeure actuellement à Benghazi (Libye) avait fui le pays en décembre 1990 en raison des persécutions dont il était victime. Il avait obtenu l'asile humanitaire en République fédérale allemande en 1997.  Les autorités allemandes ont, en 2004, révoqué l'asile humanitaire et il a alors quitté l'Allemagne le 03 juillet 2006 pour la Suisse où il  a présenté une nouvelle demande d'asile qui a été rejetée.

Il a été arrêté par la police suisse le 21 mai 2007 dans le cadre de sa procédure de renvoi forcé et détenu dans un centre de transit à Bâle dans l'attente d'un renvoi forcé vers la Libye.

Le 23 mai 2007, il a été conduit à l'ambassade de Libye à Berne pour des formalités de délivrance de laisser passer et a fait, à cette occasion, l'objet de menaces de la part des fonctionnaires de l'ambassade.

Il a ensuite été conduit vers un autre centre de détention pour les personnes en instance de renvoi et extradé en septembre 2007.

Alkarama a pu avoir de ses nouvelles par l'intermédiaire d'un détenu libéré du centre de la sûreté intérieure de Ain Zara près de Tripoli qui a affirmé avoir été détenu avec lui le mois de décembre 2007 et qui a précisé  avoir vu M. Al Talhi pour la dernière fois dans ce centre le 10 décembre 2007.

La famille de M. Al Talhi a également obtenu ces mêmes informations.

Plusieurs membres de sa famille ont effectué des tentatives auprès des autorités et en particulier des services de la sécurité intérieure de Tripoli pour s'enquérir de son sort et des raisons de son maintien en détention au secret mais sans résultat, les autorités sollicitées ne reconnaissent même pas le détenir.

Ce n'est pas la première fois que des Etats européens -notamment la Suisse et la Suède - refoulent des opposants vers la Libye sur la base d'assurances diplomatiques garantissant que la personne ne sera pas victime de violations telles la torture. Ainsi Abdelsalam Ibrahim Mohammed qui avait été refoulé de Suisse le 23 novembre 2007, avait été détenu au secret pendant 5 mois avant d'être libéré le 27 avril 2008.