Aller au contenu principal
Alkarama a été informée les prisonniers de la prison de Jadida ont entamé une campagne de protestation contre les conditions de leur détention.

Il y a quatre jours, des prisonniers ont entamé une grève de la faim à la prison de Jadida pour faire pression sur les autorités libyennes afin qu'elles soulagent leurs souffrances et pour protester contre le fait qu'elles n'ont pas respecté leur engagement d'accorder une amnistie générale aux prisonniers. Cette promesse avait été faite au début du mois de septembre 2009, à l'occasion du 40e anniversaire de la révolution libyenne.

Alkarama a appris que ces prisonniers vivent dans des conditions déplorables: ils sont entassés à 19 dans de très petites cellules, souffrent du manque de soins de santé et de la propagation de maladies parmi eux. De nombreux prisonniers sont morts ces deux dernières années à cause de ces négligences.

Les familles de prisonniers ont organisé un sit-in le 22 septembre 2009 jusqu'en fin de soirée en face de la Fondation Kadhafi pour le Développement, organisation gérée par le fils du dirigeant libyen, pour qu'elle intervienne auprès de l'Etat afin qu'il prenne en considération les cas de leurs enfants.

Les familles ont à nouveau organisé un sit-in le lendemain en face de la même Fondation après que des fonctionnaires leur ont promis d'intervenir auprès de l'Etat. Alkarama a appris qu'il devait y avoir une réunion entre le ministre de la Justice libyen, le conseiller Abdul Jalil Mustafa et un comité représentatif des familles de prisonniers qui se sont rassemblés pour défendre leurs enfants. Les familles des prisonniers demandent aux autorités libyennes de:

1 - Libérer leurs enfants afin que la promesse d'amnistie soit honorée ;

2 - Donner à leurs enfants l'opportunité d'être intégré à la société et de jouir d'une vie décente ;

3 - Abolir les tribunaux spéciaux tels que la « cour spéciale » ou la cour du peuple (déjà abolie) qui ont prononcé les peines de leurs enfants. Ce type de tribunaux ont prononcé de lourdes peines allant de 7 ans de prison à l'emprisonnement à vie.

Alkarama tient donc à exprimer sa profonde préoccupation concernant la situation des prisonniers en Libye et demande aux autorités libyennes de:

1 - Se conformer à ses obligations internationales contractées lors de la signature des traités et conventions internationaux ;

2 - Améliorer les conditions de détention des prisonniers et autoriser l'accès des organisations internationales aux prisons libyennes afin qu'elles vérifient dans quelle mesure le traitement des prisonniers est conforme aux obligations internationales de la Libye en matière de droit de l'homme;

3 -Garantir le droit à un procès équitable pour chacun des accusés en accord avec les standards internationaux. Beaucoup de prisonniers étaient fatigués suite à leur comparution devant ces tribunaux spéciaux et les autorités libyennes ont rejugé ces mêmes prisonniers qui sont victimes de procès injustes et inéquitables.