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Dr Chourou en 2008 |
Alkarama a saisi une nouvelle fois le 9 septembre 2009 le Groupe de travail sur la détention arbitraire pour lui demander d'intervenir auprès des autorités tunisiennes. Notre organisation avait déjà adressé le 19 décembre 2008 une communication au Groupe de travail en raison de la nouvelle arrestation du Dr Sadok CHOUROU, un mois à peine après sa libération.
Il avait été arrêté le 3 décembre 2008 alors qu'il venait tout juste d'être libéré le 5 novembre après 18 ans de détention. Présenté à la Justice, il a été condamné le 13 décembre 2008 à une année de prison ferme pour avoir donné une interview à la chaîne de télévision « Al Hiwar ». Cette condamnation a été confirmée en appel par la juridiction d'appel de Tunis le 04 avril 2009.
Depuis, les conditions de détention du Dr Chourou dans la prison de Nador près de Bizerte où il se trouve actuellement, ne cessent de se dégrader, celui-ci faisant quotidiennement l'objet d'humiliations. Il reste privé de soins et de ses droits les plus élémentaires.
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Dr Chourou en 1991 |
Ces conditions de détention particulièrement inhumaines, sont assimilables à la torture et ont des conséquences particulièrement graves sur son état de santé actuel. Agé aujourd'hui de 62 ans, il souffre de diverses pathologies chroniques dues à la longue période de réclusion.
Il ne fait pas de doute que ces traitements résultent d'instructions des autorités politiques à l'administration pénitentiaire et constituent des représailles contre lui pour avoir rapporté son cas aux procédures spéciales de l'ONU.
Pour rappel
Arrêté une première fois le 17 février 1991 en tant que président du mouvement politique Al Nahdha, Dr Sadok Chourou a été détenu au secret durant une longue période et gravement torturé par les services du ministère de l'intérieur.
Traduit devant le tribunal militaire de Tunis en 1992, il a été condamné à la prison à vie à la suite d'un procès qualifié d'inéquitable par toutes les ONG de défense des droits de l'homme qui ont unanimement considéré le Dr Chourou comme un prisonnier d'opinion.
Il a connu un régime de détention particulièrement dur en étant notamment emprisonné dans une cellule d'isolement absolu durant 14 années. Il a engagé plus d'une dizaine de grèves de la faim pour protester contre ses conditions inhumaines de détention, la dernière en 2007.
Il a été remis en liberté le 5 novembre 2008, après 18 années d'emprisonnement, à la suite d'une grâce accordée par le gouvernement à 21 membres du mouvement Al Nahdha à l'occasion du 21ème anniversaire de l'accession au pouvoir du président Zine Ben Ali en 1987.
Il a été arrêté le 3 décembre 2008 à la suite de plusieurs interviews par téléphone, dont l'une à la chaîne de télévision arabe Al Hiwar le 1er décembre 2008, au cours de laquelle il a abordé la question des libertés civiles et politiques dans son pays ainsi que les conditions de sa détention. (voir communiqué)
Alkarama rappelle que la Tunisie a ratifié la Convention contre la torture le 23 septembre 1988. Depuis plus de 10 ans, le pays n'a plus présenté de rapport périodique au Comité contre la torture, le dernier datant de 1998.