Rami Al Mrayat, un Jordanien de 25 ans et ancien employé de l'entreprise de maintenance d'une compagnie aérienne du Golfe, a été arrêté par les services de sécurité émiratis le 19 novembre 2011 à l'aéroport international d'Abou Dhabi alors qu'il s'apprêtait à retourner dans son pays. Torturé et détenu au secret pendant près de cinq mois, il a été transféré le 4 avril 2012 à la prison d'Al Wathba à Abou Dhabi. Quatre mois plus tard, le Jordanien a été condamné à cinq ans de prison, verdict prononcé sur la seule base d'aveux extorqués sous la torture.
La situation des droits de l'homme aux Emirats arabes unis a été examinée hier à Genève à l'occasion du deuxième cycle de l'Examen périodique universel, examen au cours duquel la délégation émiratie dirigée par le Ministre des Affaires Etrangères Dr. Anwar Gargash a présenté son rapport national devant 90 Etats-membres.
Il y a deux jours, Musab Al Abood, détenu syrien de 26 ans a été transféré à l'hôpital d'Abou Dhabi. Son état de santé s'est gravement détérioré après près d'un mois d'une grève de la faim qu'il a entamée pour protester contre sa détention arbitraire. Son histoire est presque passée inaperçue avec la vague de répression sans précédent qui a récemment touché plusieurs dizaines de défenseurs des droits de l'homme et de militants politiques dans le pays et la condamnation après un procès inéquitable de l'ancien juge Ahmed Al Zaabi.
Au cours des derniers jours, les Emirats arabes unis ont intensifié leurs efforts pour faire taire des opposants politiques et des militants des droits de l'homme. Au moins 15 militants ont été arrêtés dans les dernières 72 heures à Ras Al-Khaimah, Dubaï, Sharjah et Abou Dhabi par les services de sécurité émiratis au prétexte qu'ils représentaient une menace pour la sécurité intérieure.
Alkarama a appris que M. Abdul Khaleq, l'un des "UAE5" -un groupe de cinq défenseurs des droits de l'homme connus pour leurs critiques du gouvernement qui ont été soumis à un procès inéquitable l'année dernière, aux Émirats Arabes Unis ; a à nouveau été arrêté le 22 mai 2012.
Le 20 avril dernier, Sultan bin Kayed Al-Qasimi, président de l'association Islah (Appel à la Réforme) et cousin du gouverneur de Ras Al-Khaimah, a été arrêté par les services de sécurité émiratis qui l'ont immédiatement placé à l'isolement au palais du gouverneur. Cette arrestation arbitraire s'inscrit dans le cadre d'une campagne de répression menée par les autorités émiraties contre les partisans de la réforme politique.
La détention d'Ahmed Mansour durant plus de 7 mois était arbitraire, a annoncé le Groupe de Travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire, à propos de cet éminent défenseur des droits de l'homme, originaire des Emirats et âgé de 42 ans. Il a également appelé les autorités émiraties à lui accorder réparation pour ce traitement injuste. Il semble effectivement que Mansour ait pu bénéficier d'une grâce inattendue, le 28 novembre, suite à la décision de l'ONU dans cette affaire.
"En 2011, La situation de la liberté d'expression s'est aggravée dans les Émirats, a déclaré aujourd'hui Alkarama dans une lettre au Rapporteur Spécial sur la liberté d'expression. La communication raconte en détail les violations des droits de l'homme dirigées contre Faisal Al Zaidi et Rachid Bin Abbad- qui avaient précédemment dénoncés la pratique de la corruption au sein de la Compagnie des aéroports d'Abu Dhabi (ADAC).
(Abou Dabi, le 28 novembre 2011) - Le verdict de culpabilité émis à l'encontre de cinq militants par la Cour suprême fédérale des Émirats arabes unis le 27 novembre 2011 est le résultat d'un procès inique. Le jury de quatre juges étrangers a délivré le verdict via une déclaration de dix minutes au tribunal, condamnant Ahmed Mansoor, un éminent réformateur émirati, à trois ans d'emprisonnement, et chacun des autres prévenus à deux ans, pour insultes publiques aux autorités des Émirats. Les détenus n'ont aucun droit de faire appel dans cette affaire.