Alkarama for human Rights saisit le président du groupe de travail sur les disparitions forcées
A la suite des déclarations de M.Farouk Ksentini selon lesquelles « 183 personnes portées disparues avaient été retrouvées vivantes et avaient été radiés des listes sous leurs propres demandes ou après des requêtes présentées par leurs parents et proches » l’Organisation Al Karama, dont le siège est à Genève a saisi aujourd’hui M.Stephen Toope, Président du Groupe de Travail de l’ONU sur les disparitions forcées.
Cette organisation arabe de défense des droits de l’homme demande à M.Toope de prier le gouvernement algérien de publier la liste de ces personnes disparues et qui seraient encore en vie.
M. Ksentini qui avait affirmé à plusieurs occasions par le passé que des personnes signalées comme disparues avaient en fait, soit été retrouvées vivantes, soit s’étaient rendues aux autorités dans le cadre des mesures d’amnistie ou encore qu’elles se trouvaient à l’étranger, a cependant toujours refusé de publier la liste de ces personnes.
Ces allégations avaient par contre toujours été démenties par les associations de familles de disparus.
L’organisation Al Karama a également fait part à M. Stephen Toope de sa profonde préoccupation à propos des tentatives des autorités algériennes de faire pression sur les familles de disparus afin qu’elles acceptent les indemnisations financières proposées par les autorités en échange de leur acceptation à reconnaître que leurs proches étaient décédés dans les rangs des groupes d’oppositions armés.
Les autorités algériennes ont en effet délivré à certaines de ces familles et contre leur gré, des « certificats d’attestation de décès dans les rangs des groupes terroristes » et leur ont proposé une assistance judiciaire gratuite dans le but d’accélérer les procédures d’indemnisation.
L’immense majorité des familles de disparus qui sont dans le désarroi face à ces pressions qu’elles vivent quotidiennement, refusent cependant avec force les propositions des autorités algériennes et maintiennent leur revendication essentielle à leur droit à la vérité et à la justice, préalable incontournable à leur droit à réparation.
Enfin, Al Karama s’est fait l’écho des associations de familles de disparus qui réitèrent avec force leur demande d’une visite du Groupe de travail de l’ONU en Algérie.
Genève, le 28 juin 2006