La Fondation Alkarama a saisi aujourd’hui Madame la Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, ainsi que les procédures spéciales concernées, sur la situation actuelle en Algérie, notamment après l’annonce d’un cinquième mandat présidentiel de M. Abdelaziz Bouteflika, actuellement hospitalisé à Genève.
Alkarama a notamment souligné l’ampleur des manifestations au cours desquelles plusieurs millions de personnes sont sortis dans les rues pour dire non à un cinquième mandat, appeler à un changement radical du régime et à l’instauration d’un Etat de droit.
A ce titre, Alkarama a rappelé les dernières recommandations des experts du Comité des droits de l’homme, lors de l’examen périodique de l’Algérie, à la 123e Session de juillet 2018 , lesquels avaient exprimé leur préoccupations sur la question de la liberté de manifestation pacifique en Algérie. Le Comité avait alors fermement recommandé aux autorités d’éliminer de manière effective toute forme d’usage excessif de la force de la part des agents responsables de l’application de la loi lors des dispersements de rassemblements.
Alkarama a informé le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU qu’en dépit de cette recommandation, certains responsables chargés de la sécurité commettent de violentes agressions contre des manifestants pacifiques, tout en ordonnant à leurs subordonnés d’utiliser la violence sans que cela ne soit justifié.
Alkarama exprime la crainte que de telles provocations policières, fussent-elles isolées aujourd’hui, ne crée un mouvement de radicalisation qui entrainerait le pays dans une spirale de violence incontrôlable.
Alkarama appelle la Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies ainsi que les procédures spéciales concernées à enjoindre aux autorités algériennes de donner des instructions fermes à l’ensemble de leurs services de sécurité pour s’abstenir de tout usage de la force contre les manifestants pacifiques.
Les autorités algériennes sont tenues d’ouvrir des enquêtes en vue d’identifier, de juger et de punir tous les agents responsables de violences contre les manifestants, afin de préserver le caractère pacifique du mouvement de protestation généralisé dans le pays.
Alkarama a soumis des enregistrements audio-visuels et des photographies à l’appui de sa communication urgente.