Un premier groupe de six détenus yéménites de Guantanamo parmi les 18 qui ont été transféré aux Emirats arabes unis (EAU) est arrivé à Hadramot au Yémen. Le gouvernement des EAU n'a malheureusement pas respecté ses engagements à leur égard.
Le retour des détenus yéménites de Guantanamo par les Émirats arabes unis intervient après un parcours très difficile qui a duré environ 20 ans, à la suite de vastes campagnes médiatiques et de défense des droits de l'homme.
Certaines familles des détenus libérés ont déclaré à Alkarama qu'elles avaient reçu des appels de leurs proches confirmant qu'ils sont en bonne santé et les familles demandent à pouvoir venir les recevoir des autorités yéménites à Hadramot, dans le sud du Yémen. Les personnes libérées sont : Khaled Al-Qudsi, Suleiman Al-Nahdi, Abdo Muhammad Al-Muhajiri, Saeed Ahmed Al-Sarem, Muhammad Nasser Khasrouf, et Muhammad Ahmad Saeed.
Activité de Alkarama
Au fil des années, la question des détenus de Guantanamo a figuré en tête de liste des préoccupations d'Alkarama, à travers divers mécanismes de soutien et de plaidoyer, elle a organisé ou participé à de nombreux événements et activités de terrain aux côtés des familles des détenus et des organisations non gouvernementales, afin de rappeler la souffrance des victimes de ce tristement celèbre centre de détention et de leurs familles.
Malgré cette avancée dans la tragédie des détenus yéménites de Guantanamo, Alkarama exprime son inquiétude quant au sort des autres et souhaite leur libération immédiate, sans restrictions, et leur retour en toute sécurité dans leurs familles ainsi que la réparation des préjudices qu'ils ont subis.
En octobre dernier, les experts des droits de l'homme des Nations Unies ont condamné les Emirats arabes unis pour la détention arbitraire et les mauvais traitements infligés aux détenus yéménites de retour de Guantanamo, exprimant leur inquiétude quant au risque de retour forcé dans leur pays, le Yémen, compte tenu de la poursuite du conflit armé et de la crise humanitaire.
Selon les sources des droits de l'homme, environ 39 détenus de différentes nationalités sont encore détenus à Guantanamo, dont la moitié environ sont des Yéménites, et il a été décidé de libérer deux prisonniers yéménites : Abdul Salam Al-Hela et Ali Al-Haj Sharqawi, et les derniers dossiers ont révélé que ce dernier a été torturé pendant son interrogatoire par l'agence de renseignement centrale après son arrestation au Pakistan en 2002.
Les documents publiés par le Conseil d'examen périodique du Pentagone, qui évalue les cas des détenus de Guantanamo à chaque période, ont montré que leur libération a été approuvée le 8 juin 2021, mais Alkarama n'a pas reçu d'informations sur la mise en œuvre de la décision.
Un rapport publié en 2019 par l'organisation Physicians for Human Rights indique que Ali Al-Haj Sharqawi souffre de plusieurs problèmes de santé, dont certains ont été exacerbés en 2017 par sa grève de la faim de plusieurs semaines.
(*) La photo montre M. Al-Muhajiri, un rapatrié de Guantanamo, avec son fils, qui était encore un fœtus dans le ventre de sa mère au moment de l'arrestation.