Alkarama for Human Rights vient d'apprendre que le groupe de travail sur la détention arbitraire a émis un avis le 8 mai 2007 à propos de la détention de M. Faïz Ben Abdelmohsen Al Qaid. Il considère qu'il s'agit d'une détention arbitraire et demande au gouvernement saoudien de remédier à cette situation.
Alkarama for Human Rights avait soumis le 23 septembre 2006 au groupe de travail sur la détention arbitraire le cas de M. Faïz b. Abdelmohsen AL QAID, détenu à la prison d'El Alicha, Riyadh
M. Faïz b. Abdelmohsen Al Qaid est né à Al Jouf le 02 octobre 1984, il est célibataire et étudiant à la faculté des sciences administratives de l'Université Ibn Saoud de Riyadh.
Il avait été arrêté le 12 octobre 2005 à 17 heures 30 à Riyadh par des agents des renseignements généraux sans qu'aucun mandat de justice ne lui ait été présenté et sans qu'aucun motif ne lui ai été avancé pour justifier cette arrestation.
Il avait été emmené à son domicile, Haï An Nakhil à Riyadh qui a été perquisitionné, sans mandat légal. Son matériel informatique et sa bibliothèque personnelle ont été saisis. Les services de renseignements s'étaient rendus par la suite au domicile de sa famille à Al Jouf, à 700 kilomètres de Riyadh, qui avait également été perquisitionné sans mandat et le matériel informatique ainsi que de nombreux ouvrages littéraires et religieux avaient été confisqués malgré les protestations de ses parents.
Faïz b. Abdelmohsen Al Qaid avait ensuite été conduit vers un lieu inconnu et détenu au secret dans un isolement total pendant deux mois sans que ses parents ne puissent avoir la moindre nouvelle de lui.
Lorsque la famille a appris deux mois plus tard qu'il était détenu au centre de détention des services des renseignements d'Al Alicha, elle est allée lui rendre visite et a constatée qu'il était particulièrement amaigri. Elle en avait alors conclu qu'il avait fait l'objet de tortures et de mauvais traitements qu'il ne voulait pas lui révéler pour ne pas l'inquiéter.
Depuis, ses proches lui ont régulièrement rendu visite tous les quinze jours à la prison d'Al Alicha, et ce jusqu'au 28 juin 2006. Toute nouvelle visite leur a été depuis interdite par les autorités.
Sa famille a finalement appris qu'il avait été hospitalisé à la suite d'une grève de la faim. Malgré toutes ses démarches, elle n'avait pu avoir la moindre information sur son état de santé. Mme Hassa Hamdane Al Qaïd a saisi toutes les autorités officielles parmi lesquelles le ministre de l'intérieur lequel s'est contenté de lui répondre de " formuler une demande de libération et de l'envoyer par fax ".
Quant aux faits reprochés M. Al Qaid, il s'est avéré lors de son interrogatoire par les services des renseignements, qu'il avait été arrêté pour " être rentré en contact avec des organisations étrangères ", parmi lesquelles la Commission arabe des droits humains et pour " avoir communiqué des informations sur la situation des droits de l'homme et sur la situation des prisons à ces organisations au moyen de l'internet. "
M. Faïz b. Abdelmohsen Al Qaid avait effectivement envoyé de telles informations à nos organisations et en particulier, pour ce qui concerne la détention arbitraire de M. Majeed Hamdane b.Rashed Al Qaid qui avait fait l'objet d'une communication au Groupe de travail sur la détention arbitraire le 10 février 2005.
Après cet interrogatoire, M. Faïz b. Abdelmohsen Al Qaid n'a pas été présenté devant un magistrat pour être inculpé formellement sur la base de ces faits, ni n'a reçu notification d'une quelconque procédure légale intentée contre lui.
Devant l'impossibilité de constituer un avocat en Arabie Saoudite pour assister leur fils, ses parents ont tenté de mandater un avocat du Qatar mais celui-ci n'a pas été autorisé à se constituer. Il n'avait par conséquent accès à aucune procédure de recours pour contester la légalité de sa mise en détention. Et un an après son arrestation, il ignorait s'il avait fait l'objet d'une inculpation légale, quels sont les motifs légaux de sa détention, la durée de cette mesure et le sort qui lui sera réservé.
Le groupe de travail sur la détention arbitraire a examiné le dossier de M. Al Qais mais n'a pas obtenu de réponse à sa communication adressée aux autorités saoudienne. Il considère en conséquence que ce dernier est maintenu en détention arbitraire d'autant plus qu'aucune charge n'a été retenue contre lui et qu'il semble avoir été arrêté en raison de ses activités politiques et de l'exercice de son droit d'expression.
Selon le groupe de travail cette détention arbitraire viole les principes de la déclaration universelle des droits de l'homme. Il demande au gouvernement de remédier à cette situation et lui suggère aussi d'adhérer au Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel l'Arabie Saoudite n'est pas partie à ce jour.