Alkarama a soumis, au Groupe de Travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire, les cas de 12 ressortissants égyptiens qui sont actuellement détenus illégalement en Arabie Saoudite. Malgré les longues années qui se sont écoulées depuis leur arrestation, ils n'ont pas été déférés devant un juge, ni été formellement inculpés, ce qui est en violation avec le droit international.L'Arabie Saoudite est tristement connue pour son recours répandu à la détention arbitraire, ainsi qu'Alkarama l'a dénoncé à de nombreuses reprises. A cet égard, le sort de ces 12 ressortissants égyptiens n'est pas un cas isolé. Néanmoins, leur actuelle détention, qui constitue une violation de la législation nationale saoudienne, ainsi que du droit international, demeure inacceptable.
Les victimes sont toutes des ressortissants égyptiens, arrêtés à différentes époques et en divers lieux, en Arabie Saoudite. Ils ont en commun leur détention injuste dans des prisons saoudiennes: sans avoir été officiellement accusés et sans avoir jamais comparu devant un juge, certains d'entre eux sont incarcérés depuis plus de 3 ans maintenant, et un autre depuis 7 ans.
Cinq d'entre eux ont été arrêtés entre avril et septembre 2010, dans le port de Douba, à leur arrivée par bateau, en provenance d'Egypte. Parce qu'ils ont été trouvés en possession de médicaments interdits en Arabie Saoudite, ils ont été arrêtés, placés en détention à la prison de Duba, avant d'être transférés à la prison de Tabuk. Depuis, M. Rabie Mohamed Abdelmaksoud (38 ans), M. Jumaa Abdallah Abusraie (38 ans), M. Awad Al Sayed Zaky Abu Yahya (39 ans), M. Sameh Anwar Ahmed Al Byasi (40 ans) et M. Abu Al Aineen Abdallah Mohamed Esaa (38 ans) se trouvent en détention, sans avoir été jugés.
Quatre autres personnes ont été arrêtées par le Directoire des Renseignements Généraux saoudiens: M. Youssef Ashmawy Youssef Ashmawy (26 ans) a été arrêté à Riyad, le 24 août 2008, M. Ahmed Mohamed Al Said Al Hassan (32 ans) à Hafr Al-Batin, le 7 juin 2009, M. Khaled Mohamed Moussa Omar Hendom (40 ans) à Riyad, le 10 novembre 2004, et M. Abullah Mamdouh Zaki Demerdash (29 ans) à Dammam, le 3 juin 2008. A ce jour, ils n'ont pas été déférés devant un juge et sont toujours incarcérés, sans être en mesure de contester leur détention.
Les trois dernières personnes concernées sont M. Mustafa Ahmed Ahmed El Baradei arrêté à Abha, le 27 juin 2009, M. Hassan Anwar Hassan Ibrahim (34 ans) arrêté à Jeddah, le 1er janvier 2008, et M. Abdul Rahman Mahmoud Ibrahim Zeid arrêté à Riyad, le 22 avril 2010. Tout comme les autres victimes, ces personnes n'ont pas été officiellement inculpées, ni présentées devant un juge depuis leur arrestation.
Le 24 février 2012, Alkarama a soumis le cas de ces 12 Egyptiens au Groupe de Travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire, en lui demandant d'émettre un Avis statuant que ces détentions sont dépourvues de tout fondement légal et en violation avec les normes internationales, relatives au droit à un procès équitable. Nous avons chargé le Groupe de Travail de demander instamment aux autorités saoudiennes de libérer ces personnes et de les indemniser pour la longue durée de leur détention illégale. Alkarama appelle, en outre, les autorités saoudiennes à libérer ou juger ces personnes immédiatement, et continuera à surveiller attentivement leur situation.