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Alkarama for Human Rights, 2 août 2008

Alkarama a adressé le 1er août 2008 une communication au Groupe de travail sur la détention arbitraire lui demandant d'intervenir dans le cas de M. Nasser Al Hadiqi. Blessé par balles lors de son arrestation le 8 avril 2004, il et détenu depuis sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre lui.


M. Nasser Abdullah Ali AL HADIQI est citoyen yéménite et réside habituellement avec sa famille à Aden (Yemen). Il est âgé de 40 ans et travaillait temporairement et régulièrement dans un restaurant à Riyad en Arabie Saoudite. Il a été arrêté sur les lieux de son travail le 08 avril 2004 par des agents des services de renseignements qui ont fait usage de leurs armes alors que, selon tous les témoins présents, il n'opposait aucune résistance et ne constituait aucun danger.

M. Al Hadiqi a été atteint à l'abdomen et aux jambes et emmené dans une ambulance probablement vers un hôpital. Sa famille n'a pris connaissance de son arrestation et des circonstances de celle-ci que par son employeur mais a tout ignoré de son sort et en particulier s'il était toujours vivant. Les autorités auxquelles elle s'est adressée ont constamment refusé de leur communiquer une quelconque information à son sujet.

Ce n'est qu'après huit mois que ses proches ont appris par un détenu yéménite libéré qu'il se trouvait à la prison de Al Hayr à Riyad et qu'il était handicapé en raison de ses blessures par balles.

Après les nombreuses démarches qu'elle a effectuées pour être autorisée à le voir, sa famille a finalement pu lui rendre visite le mois d'avril 2005 soit une année après son arrestation ; elle a eu alors la confirmation qu'il avait d'abord été détenu au secret et interrogé pendant plusieurs mois.

M. Al Hadiqi a déclaré " qu'à partir du moment où les services de renseignement ont été convaincus de son innocence, il avait été bien traité ", ce qui suppose qu'il ait fait l'objet de mauvais traitements durant ses interrogatoires. M. Al Hadiqi a par la suite été transféré à la prison de Dahbane à Djeddah où il se trouve actuellement.

Depuis son arrestation, il y a aujourd'hui plus de quatre années, M. Al Hadiqi n'a jamais été présenté devant un magistrat et aucune procédure judiciaire n'a été initiée contre lui. En dépit de ses demandes pour contester la légalité de sa détention devant une autorité judiciaire aucune suite ne lui a été donnée et aucun avocat n'a été autorisé à l'assister en dépit de ses demandes.
 
La privation de liberté de M.  Al Hadiqi est dans ces conditions parfaitement arbitraire. Nous rappelons que l'Arabie Saoudite est membre du Conseil des droits de l'homme.