Alkarama for Human Rights a saisi le groupe de travail sur la détention arbitraire, le Rapporteur spécial sur la torture, le Rapporteur spécial sur la liberté d'expression et le Rapporteur spécial pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans la lutte antiterroriste pour une demande d'action d'urgente dans le cas de Abdulrahman b. Sadeq Moumène Khan, militant pour les réformes constitutionnelles et la défense des libertés publiques.
Abdulrahman b. Sadeq Moumène KHAN est né le 27 mars 1947 et demeure à Jeddah. Il a été arrêté par les services de renseignements (Mabahith) à Jeddah le 2 février 2007 en même temps que 8 autres personnalités connues de la société civile saoudienne et emmené vers une destination inconnue (communiqué du 14 février 2007).
Il serait actuellement détenu, sans que cette information ait été confirmée officiellement, dans le centre des services de renseignements « Asfane Al Jadid » proche de Jeddah.
Toutes les personnes arrêtées avec M. Moumène Khan sont soupçonnées, selon un communiqué du porte-parole du ministère de l'Intérieur, le général Mansur Al Turki, de « soutien et financement du terrorisme » ainsi que celui de « mener des activités illicites relatives à la collecte illégale de fonds et de détournement de fonds au profit de parties suspectes ».
En réalité, toutes ces personnes dont l'engagement politique est connu en Arabie Saoudite, étaient réunies dans le but de discuter de la constitution d'un comité pour la défense des libertés civiles et politiques et de la nécessité de réformes constitutionnelles dans le pays.
Il ne fait pas de doute que l'arrestation de Moumène Khan a un caractère strictement politique et vise en premier lieu à le punir pour ses prises de position publiques sur l'actualité et de lui interdire d'exprimer librement et pacifiquement ses opinions politiques.
La détention au secret de Moumène Khan sans procédure légale depuis 33 jours constitue une violation tant de la loi interne de l'Etat saoudien que des dispositions pertinentes de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Nous rappelons que l'Arabie Saoudite n'a pas ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Alkarama for Human Rights considère comme fondé le fait de solliciter les rapporteurs spéciaux sus-cités et le groupe de travail sur la détention arbitraire afin de mener une action urgente demandant aux autorités gouvernementales saoudiennes la libération immédiate de M. Moumène Khan.