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Alkarama for Human Rights, 7 septembre 2007

Alkarama for Human Rights a informé Madame la Haut Commissaire aux Nations Unies de la disparition forcée et des craintes d'atteinte au droit à la vie, de tortures et de mauvais traitements de M. Abdul Hakim Gellani, citoyen britannique d'origine yéménite, arrêté à  La Mecque le 08 août 2007 et disparu depuis cette date.



M. Abdul Hakim GELLANI citoyen de nationalité britannique d'origine yéménite, résidant habituellement avec sa famille à Londres est né à Mogadiscio (Somalie) le 11 décembre 1964. Après avoir résidé aux Emirats arabes unies jusqu'à l'age de 17 ans avec sa famille, il s'est installé au Royaume Uni, pays dont il a acquis la nationalité.

M. Gellani est directeur d'une agence de voyage spécialisée dans l'organisation de pèlerinages à la Mecque, raison pour laquelle il s'est rendu en Arabie Saoudite au début du mois de novembre 2005.

Le 19 novembre, il était arrêté par les services de renseignements dans l'hôtel où il résidait et emmené dans un centre de détention secret dans la même ville où il a été gravement torturé pendant trois mois.

Ce n'est qu'à la suite de l'intervention des autorités consulaires britanniques, trois mois après l'arrestation, que les tortures et mauvais traitements ont cessé. Il a cependant été maintenu en détention.

Il a engagé une grève de la faim illimitée dans le courant du mois de mai 2006 pour demander à bénéficier du droit de constituer un avocat pour contester la légalité de sa détention ou à être jugé.

M. Gellani a été libéré à la suite de cette grève le 19 juillet 2006, sans jamais avoir été traduit devant un juge ou avoir fait l'objet d'une quelconque procédure légale.

Les autorités saoudiennes lui avaient néanmoins affirmé " avoir perdu son passeport britannique " qu'ils avaient confisqué lors de son arrestation et qu'il ne pouvait en conséquent pas quitter le pays.

Ayant de nouveau requis la délivrance d'un autre passeport au consulat britannique de Djedda, les autorités saoudiennes devaient à nouveau le lui confisquer lui interdisant ainsi de facto de quitter le pays.

Le 08 août 2007, il allait de nouveau être arrêté par les services de renseignements à l'hôtel Al Mordjane où il résidait à la Mecque : Il a eu le temps d'alerter son épouse de cette arrestation au moyen de son téléphone mobile avant qu'il ne soit confisqué. Depuis, celle-ci reste sans nouvelles de lui.

Ayant effectué des démarches par téléphone auprès des autorités saoudiennes ainsi que par l'intermédiaire de son avocate du Barreau de Londres pour connaître le lieu de détention de son époux et les motifs de cette nouvelle arrestation, elle s'est vue répondre que celui-ci " n'avait pas été arrêté et n'était pas détenu par les autorités ".

Elle est d'autant plus inquiète que son époux l'avait appelé pour lui annoncer son arrestation imminente et que lors de sa première arrestation les autorités reconnaissaient le détenir.

M. Abdul Hakim Gellani est incontestablement victime de disparition forcée au sens de l'article 2 de la  Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées : Il a  été arrêté par des agents de l'Etat, les autorités refusant d'admettre le détenir et de révéler en conséquence le sort qui lui est réservé et l'endroit où il se trouve.

Au vu des risques graves qu'il encourt actuellement en raison de sa détention au secret, Alkarama for Human Rights sollicite la Haut Commissaire aux Nations Unies lui demandant d'intervenir d'urgence auprès des autorités saoudiennes. Alkarama adresse aussi une communication au groupe de travail sur les disparitions forcées et à celui sur les détentions arbitraires pour l'informer de la première détention de M. Gellani.