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Dr. Saud Mukhtar Al-Hashimi, arrêté avec huit autres personnalités le 2 février 2007 par les services de renseignements (Mabahith) à Jeddah est toujours détenu et soumis à de mauvais traitements. En raison de la grève de la faim qu'il a entamée le 1er juin, il subit des représailles.

Alkarama a interpellé le Rapporteur spécial sur la torture le 21 juillet 2009 lui demandant d'intervenir en urgence auprès des autorités saoudiennes afin que cessent les mauvais traitements infligés au Dr. Al-Hashimi.

Nous rappelons que le Dr. Saud Mukhtar Al-Hashimi, docteur en médecine, âgé de 47 ans militant pour la défense des libertés civiles et politiques est connu pour ses prises de position publiques sur les questions de politique intérieure ou d'actualité internationale comme le problème palestinien ou l'intervention américaine en Irak, notamment dans les médias arabes.

Alkarama avait soumis le 14 février 2007 une communication au Groupe de travail sur la détention arbitraire, le priant d'intervenir en urgence à la suite de l'arrestation et la détention du Dr. Al-Hashimi et des huit personnes suivantes :
1. Me Sulaiman Al-Rashoudi
2. Me Essam Al-Basrawy
3. Dr Abdulrahman Al-Shumairi
4. Dr Abdulaziz Al-Khuraiji
5. Mr Abdulrahman Sadeq Khan
6. Mr Al-Sharif Seif Al-Dine Shahine
7. Mr Mohammed Hasan Al-Qurashi
8. Dr Moussa Al-Qarni

Tous ces hommes avaient été arrêtés le 2 février 2007 au domicile de l'un des participants à la rencontre pour discuter d'un projet de constituer un comité pour la défense des libertés civiles et politiques et de la nécessité de réformes constitutionnelles dans le pays.

Le Groupe de travail sur la détention arbitraire a constaté dans son avis 27/2007 du 28 novembre 2007 que la détention de Dr. Saud Al Hashimi et des huit autres personnes constitue une grave violation de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Malgré la recommandation de l'organe onusien de se mettre en conformité avec la loi, tous les neuf sont à ce jour détenus arbitrairement. C'est la raison pour laquelle Alkarama a de nouveau soumis une communication au Groupe de travail sur la détention arbitraire, le 14 juillet 2009, pour l'en informer et lui demander d'intervenir une nouvelle fois auprès des autorités saoudiennes.

Tandis que huit des détenus ont été transférés dans une villa administrée par les services de renseignements, la situation du Dr. Al-Hashimi qui  est toujours emprisonné à la prison de Rouis à Jeddah s'est aggravée.

Son état de santé, déjà fragile aurait empiré en raison de la prolongation de la détention en isolement qui dure depuis son arrestation, donc depuis 27 mois, et suite aussi aux mauvais traitements qui lui sont infligés parce qu'il refuse de renoncer à ses prises de position et à ses activités.

Dr Al-Hashimi a décidé d'entamer une grève de la faim illimitée depuis le 1er juin 2009 pour protester contre les violations des droits de l'homme qu'il subit, y compris les conditions inhumaines de sa détention. Il est détenu dans une cellule sans lumière, tout soin médical lui est refusé et jusqu'à ce jour, il n'a pas été présenté devant un juge.

Pour toute réponse à sa grève de la faim, il a été soumis à des représailles et à la détérioration de ses conditions de détention. Il reçoit des coups, il est exposé durant des périodes plus longues au froid et à la chaleur et il est menacé de mort. Lorsqu'il demande que ses chaînes aux pieds soient desserrées, elles sont au contraire renforcées, et il ne bénéficie que du droit très restreint de visite.

Alkarama demande que le Dr. Al-Hashimi soit libéré ou au minimum que ses conditions de détention respectent les règles pour le traitement des prisonniers. L'Arabie Saoudite qui a ratifié la Convention contre la torture le 23 septembre 2007 doit remédier à cette situation en la mettant en conformité avec ses engagements en matière de protection des droits de l'homme.