Alkarama a adressé le 7 juin 2008 une communication au Groupe de travail sur la détention arbitraire pour lui rappeler que Dr Said b.Mubarek b.Zair est maintenu en détention au secret depuis le 6 juin 2007 et lui demander d'intervenir auprès des autorités saoudiennes.
Dr Said b. Zair, âgé de 57 ans, professeur des sciences de l'information à l'université de Riyadh est une personnalité connue dans le pays pour ses prises de position publiques en faveur de la nécessité de réformes institutionnelles ainsi que son soutien au " Mouvement des réformes ".
Il a été arrêté le 06 juin 2007 et depuis, sa famille n'a aucune nouvelle de lui, les autorités refusant de lui communiquer toute information sur son sort.
Les derniers échos obtenus par Alkarama lors de son appel urgent du 3 juillet 2007 faisaient état de sa présence à la prison de Al Alicha, mais il aurait été transféré dans un autre lieu de détention où il est maintenu au secret et sa famille vit actuellement dans une angoisse permanente.
Le Dr Said b. Zair avait été emprisonné plusieurs fois, sans jugement, et sans avoir jamais fait l'objet de poursuites légales. Il a connu des conditions de détention au secret particulièrement pénibles durant plus de 10 années, au cours desquelles il n'a jamais eu accès à un avocat ou à des visites familiales.
Il avait notamment été détenu au secret pendant plus de 08 années, du 05 mars 1995 au 24 mars 2003 puis arrêté une seconde fois le 20 avril 2004 pour avoir accordé une interview à la chaîne de télévision Al Jazeera.
Le 19 septembre 2004, il avait été condamné à 05 années de réclusion criminelle à la suite d'un procès inéquitable au cours duquel aucun de ses droits fondamentaux n'a été respecté. Il n'a jamais eu accès au dossier de l'accusation ni pu bénéficier d'un avocat pour l'assister au cours de son jugement.
Ces détentions successives ont eu de graves conséquences sur sa santé physique car il souffrait avant son arrestation de maladies chroniques. Sa famille avait appris quelques semaines après sa dernière arrestation qu'il avait entamé une grève de la faim et elle craint les conséquences sur sa santé.
Il est incontestable que l'actuelle privation de liberté du Dr Saïd b. Zair s'inscrit dans la lignée des précédentes et qu'elle est motivée uniquement par sa volonté d'exprimer librement et pacifiquement ses opinions politiques.
Sa détention actuelle au secret, sans contact avec le monde extérieur et sans procédure légale est arbitraire et contraire aux normes internationales pertinentes énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.
L'Arabie Saoudite n'a pas ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Elle est membre du Conseil des droits de l'Homme (2006-2009).