15 jan 2008
Alkarama for Human Rights, 15 janvier 2008
Alkarama a alerté le 14 janvier 2008 Mme Louise Arbour, Haut Commissaire aux droits de l'homme, pour lui demander d'intervenir auprès des autorités saoudiennes dans le cas de Fouad Ahmad Al Farhan, arrêté le 10 décembre 2007 et qui risque d'être torturé.
Fouad Ahmad AL FARHAN, né le 07 juillet 1975, est directeur d'une société de communication et animateur d'un blog très apprécié en Arabie Saoudite. (http://www.alfarhan.org/).
Son arrestation est certainement liée au fait qu'il ait ouvertement exprimé dans son blog de vives critiques à propos des arrestations et détentions arbitraires de personnalités du mouvement réformateur saoudien sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Il s'agit nommément du Dr Saud Mukhtar Al Hashimi et huit autres personnes (avocats, médecins, professeurs d'université et hommes d'affaire) arrêtées en même temps (Avis du Groupe de travail N° 27/2007 du 28 novembre 2007). Voir communiqué d'Alkarama
Fouad Al Farhan avait été informé deux semaines plus tôt de sa probable arrestation et avait rédigé dans son blog une lettre pour prévenir ses proches : "J'ai appris qu'un responsable au sein du ministère de l'Intérieur avait demandé l'ouverture d'une enquête à mon sujet. Je devrais être arrêté au cours des deux prochaines semaines. (...) Cette décision fait suite à mes articles sur les prisonniers politiques en Arabie saoudite. Ils pensent que j'ai lancé une campagne de soutien pour eux. Je n'ai fait que publier quelques articles, afficher des bannières sur mon site et demander aux autres blogueurs d'en faire autant ".
M. Al Farhan a précisé qu'il lui a été demandé de signer une déclaration d'excuses publiques à laquelle il a répondu dans son blog : "Je ne suis pas sûr d'être prêt pour ça. Des excuses pour quoi? M'excuser parce que j'ai dit que le gouvernement ment lorsqu'il accuse ces gars de soutenir le terrorisme ? ".
M. Al Farhan avait également ouvertement dénoncé dans son blog les problèmes de corruption dans le pays et encouragé des réformes institutionnelles dans son article intitulé " A la recherche de la liberté, de la dignité, de la justice, de l'égalité, de la Shura et de toutes les valeurs de l'Islam qui nous font défaut".
Juste avant son arrestation, dans une rubrique humoristique intitulée " les dix plus célèbres personnalités saoudiennes que je n'aime pas et que je ne souhaiterai pas rencontrer " il avait également cité des personnes proches du palais royal.
Il a donc été arrêté sans mandat de justice par les services de renseignements (Mabahith) sur son lieu de travail, au siège de la société " Sammara Info "à Djedda le 10 décembre 2007 et emmené par les membres des services de renseignements à son domicile qui a été perquisitionné sans mandat également.
Il a ensuite été emmené vers une destination inconnue et détenu au secret sans que sa famille ne connaisse ni le lieu ni les motifs légaux de sa détention.
Le 1er janvier 2008, le porte parole du ministère de l'intérieur, le général Mansur Al Turki a finalement reconnu son arrestation dans les médias publics en précisant " qu'il avait été interrogé mais ne faisait pas l'objet de poursuites pour des raisons sécuritaires mais qu'il lui était reproché la violation de certains règlements ".
Le général Al Turki n'a pas précisé le lieu où était détenu Al Farhane et quels sont les " règlements " que les autorités lui reprochent d'avoir violés ; il a cependant assuré à sa famille " qu'il ne resterait pas détenu longtemps ".
En réalité, M. Al Farhan n'a pas été libéré. Après avoir été détenu au secret jusqu'au 05 janvier 2008, sa famille a appris qu'il se trouvait à la prison de Dahbane à Djedda et son beau père a été autorisé à lui rendre visite. Mais depuis sa famille n'a plus aucune nouvelle de lui.
Son épouse n'a pas été autorisée à lui rendre visite et elle ignore actuellement s'il se trouve toujours dans la même prison, si une accusation ou une inculpation légale lui ont été notifiées et quel sort lui est réservé.
Des avocats mandatés par ses proches ont tenté d'obtenir, en vain, l'autorisation de se constituer pour l'assister. Il ne dispose donc d'aucune possibilité légale de contester la validité de sa détention.
Sa famille s'est également adressée à l'instance des droits de l'homme à Riyad, (organisme officiel) ; l'un des responsables de cet organisme leur a exprimé son soutien personnel mais il semblerait qu'aucune démarche n'ait pu être initiée.
Pour toutes ces raisons, il ne fait pas de doute que l'arrestation et la détention de M. Al Farhan sont exclusivement motivées par l'exercice de son droit à exprimer librement et pacifiquement ses opinions politiques et celui de dénoncer la corruption et les violations des droits de l'homme dans son pays.
Sa détention sans procédure légale depuis le 10 décembre 2007 constitue une violation par l'Arabie Saoudite, tant de sa propre loi interne que de la Déclaration Universelle des droits de l'homme.
Alkarama a alerté le 14 janvier 2008 Mme Louise Arbour, Haut Commissaire aux droits de l'homme, pour lui demander d'intervenir auprès des autorités saoudiennes dans le cas de Fouad Ahmad Al Farhan, arrêté le 10 décembre 2007 et qui risque d'être torturé.
Fouad Ahmad AL FARHAN, né le 07 juillet 1975, est directeur d'une société de communication et animateur d'un blog très apprécié en Arabie Saoudite. (http://www.alfarhan.org/).
Son arrestation est certainement liée au fait qu'il ait ouvertement exprimé dans son blog de vives critiques à propos des arrestations et détentions arbitraires de personnalités du mouvement réformateur saoudien sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Il s'agit nommément du Dr Saud Mukhtar Al Hashimi et huit autres personnes (avocats, médecins, professeurs d'université et hommes d'affaire) arrêtées en même temps (Avis du Groupe de travail N° 27/2007 du 28 novembre 2007). Voir communiqué d'Alkarama
Fouad Al Farhan avait été informé deux semaines plus tôt de sa probable arrestation et avait rédigé dans son blog une lettre pour prévenir ses proches : "J'ai appris qu'un responsable au sein du ministère de l'Intérieur avait demandé l'ouverture d'une enquête à mon sujet. Je devrais être arrêté au cours des deux prochaines semaines. (...) Cette décision fait suite à mes articles sur les prisonniers politiques en Arabie saoudite. Ils pensent que j'ai lancé une campagne de soutien pour eux. Je n'ai fait que publier quelques articles, afficher des bannières sur mon site et demander aux autres blogueurs d'en faire autant ".
M. Al Farhan a précisé qu'il lui a été demandé de signer une déclaration d'excuses publiques à laquelle il a répondu dans son blog : "Je ne suis pas sûr d'être prêt pour ça. Des excuses pour quoi? M'excuser parce que j'ai dit que le gouvernement ment lorsqu'il accuse ces gars de soutenir le terrorisme ? ".
M. Al Farhan avait également ouvertement dénoncé dans son blog les problèmes de corruption dans le pays et encouragé des réformes institutionnelles dans son article intitulé " A la recherche de la liberté, de la dignité, de la justice, de l'égalité, de la Shura et de toutes les valeurs de l'Islam qui nous font défaut".
Juste avant son arrestation, dans une rubrique humoristique intitulée " les dix plus célèbres personnalités saoudiennes que je n'aime pas et que je ne souhaiterai pas rencontrer " il avait également cité des personnes proches du palais royal.
Il a donc été arrêté sans mandat de justice par les services de renseignements (Mabahith) sur son lieu de travail, au siège de la société " Sammara Info "à Djedda le 10 décembre 2007 et emmené par les membres des services de renseignements à son domicile qui a été perquisitionné sans mandat également.
Il a ensuite été emmené vers une destination inconnue et détenu au secret sans que sa famille ne connaisse ni le lieu ni les motifs légaux de sa détention.
Le 1er janvier 2008, le porte parole du ministère de l'intérieur, le général Mansur Al Turki a finalement reconnu son arrestation dans les médias publics en précisant " qu'il avait été interrogé mais ne faisait pas l'objet de poursuites pour des raisons sécuritaires mais qu'il lui était reproché la violation de certains règlements ".
Le général Al Turki n'a pas précisé le lieu où était détenu Al Farhane et quels sont les " règlements " que les autorités lui reprochent d'avoir violés ; il a cependant assuré à sa famille " qu'il ne resterait pas détenu longtemps ".
En réalité, M. Al Farhan n'a pas été libéré. Après avoir été détenu au secret jusqu'au 05 janvier 2008, sa famille a appris qu'il se trouvait à la prison de Dahbane à Djedda et son beau père a été autorisé à lui rendre visite. Mais depuis sa famille n'a plus aucune nouvelle de lui.
Son épouse n'a pas été autorisée à lui rendre visite et elle ignore actuellement s'il se trouve toujours dans la même prison, si une accusation ou une inculpation légale lui ont été notifiées et quel sort lui est réservé.
Des avocats mandatés par ses proches ont tenté d'obtenir, en vain, l'autorisation de se constituer pour l'assister. Il ne dispose donc d'aucune possibilité légale de contester la validité de sa détention.
Sa famille s'est également adressée à l'instance des droits de l'homme à Riyad, (organisme officiel) ; l'un des responsables de cet organisme leur a exprimé son soutien personnel mais il semblerait qu'aucune démarche n'ait pu être initiée.
Pour toutes ces raisons, il ne fait pas de doute que l'arrestation et la détention de M. Al Farhan sont exclusivement motivées par l'exercice de son droit à exprimer librement et pacifiquement ses opinions politiques et celui de dénoncer la corruption et les violations des droits de l'homme dans son pays.
Sa détention sans procédure légale depuis le 10 décembre 2007 constitue une violation par l'Arabie Saoudite, tant de sa propre loi interne que de la Déclaration Universelle des droits de l'homme.