Le 16 février dernier, Abdelaziz Mohamed Al Wohaibi, avocat et défenseur des droits de l'homme, était arrêté pour avoir eu l'intention de créer un parti politique. Il avait, comme l'exige la loi, envoyé une demande d'autorisation au cabinet royal quelques semaines auparavant : la réponse lui avait été faite sous la forme d'une convocation au siège des services de renseignement, dont les agents l'ont arrêté sitôt qu'il s'est présenté, sans aucune forme de procédure légale. Ce jour-là, les six autres personnes qui s'étaient jointes à cette demande ont été arrêtées dans des conditions similaires.
Transféré à la prison de Al Hayr à Riyad après une journée de détention dans les locaux des services de renseignement, Abdelaziz a été placé en cellule d'isolement. Des pressions psychologiques énormes ont été exercées par les autorités sur les six personnes détenues et lui-même pour les forcer à signer un document les engageant à ne créer aucun parti et à renoncer à leurs droits fondamentaux. Abdelaziz a refusé de céder à ces pressions et reste privé de liberté tandis que ses codétenus ont été libérés le 15 mars dernier.
Depuis cette date, ses conditions de détention se sont dégradées et Abdelaziz n'est à ce jour plus autorisé à recevoir les visites de sa famille. Des rumeurs rapportent qu'il aurait été soumis à des mauvais traitements à la prison de Dahbane à Jeddah, où il aurait été transféré à une date indéterminée.
Alkarama a soumis son cas le 26 août 2011 au Groupe de travail sur la détention arbitraire, au Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, au Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, au Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression et au Rapporteur spécial sur la liberté d'association.