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خالد الراشد

Alkarama a appris que les autorités saoudiennes ont arbitrairement condamné le prédicateur réformiste Khaled Al-Rashed à huit ans de prison supplémentaires. Cette lourde peine additionnelle intervient 17 mois après qu’il ait achevait d’exécuter sa peine initiale de 15 années de prison à la suite d’un procès inéquitable pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d'expression.

L’action d’Alkarama

Alkarama avait suivi le cas d’Al-Rashed, tout au long de sa détention et procès inéquitable. Alors qu’il était détenu à la prison d'Al-Ha'ir à Riyad, Alkarama avait saisi le 30 avril 2006 le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (GTDA) de son cas.

A la suite de cette saisine, les experts de l’ONU ont publié le 8 avril 2007 leur avis n° 4/2007 qui considérait la détention d'Al-Rashed comme arbitraire. L'avis déclarait que la détention de M. Al-Rashed violait les articles 9 et 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Les experts ont relevé également la détention d’Al-Rashed à l'isolement ainsi que les mauvais traitements qu’il a subi lors de son arrestation et tout au long de sa détention. Le groupe de travail avait alors appelé le gouvernement saoudien à prendre toutes les mesures nécessaires pour que le traitement réservé à Al-Rashed soit conforme aux normes et principes énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Khalid bin Muhammad bin Hamad Al-Rashed, né le 18/03/1962, retraité de la « Saudi Aramco Company », donnait des conférences à la mosquée Fahd Bin Mufleh Al-Subaie à Al-Thuqbah. Il a été arrêté le 19 mars 2006 à La Mecque en présence de sa femme qui l’accompagnait dans un voyage du pèlerinage de la « Omra ». Quelques jours après son arrestation, il fut transféré par les forces de sécurité de La Mecque à la prison d'Al-Ha'ir situé dans la capitale Riyad.

Son arrestation s’avérait directement liée à l'exercice de son droit à la liberté d'expression pacifique et de sa critique de certains responsables politiques saoudiens. 

Développements du cas

Récemment, la Cour d'appel de Ryadh a décidé de rejuger M. Khaled Al-Rashid et d'ajouter 8 ans supplémentaires à sa peine initiale de 15 ans d’emprisonnement qu’il a pourtant purgé depuis septembre 2020. Les autorités saoudiennes ont maintenu sa détention dans l’attente d’un nouveau procès.

Le compte Twitter « Prisonniers d'opinion » qui documente la situation des détenus d’opinions en Arabie saoudite, a annoncé qu’Al-Rashed aurait été transféré le 26 novembre 2021, de la prison d'Al-Hayer aux services des renseignements généraux. Ces derniers avaient insisté sur son transfert, malgré la dégradation de son état de santé signalé par l'administration pénitentiaire.

Alors qu’il avait été victime de disparition forcée après son arrestation, M. Khaled Al-Rashed a également été soumis à des mauvais traitements. En outre, les autorités le privent d’accés à un avocat et rendent difficile sa communication avec sa famille.

Al-Rashed avait été initialement condamné à 5 ans de prison. Un appel a été déposé demandant la réduction de sa peine. Mais, le juge Saleh Al-Ajiri l’a rejeté en réaction à l’opposition d‘Al-Rashed à son procès inéquitable. S’en est suivi une aggravation de la peine, portée à 15 ans d’emprisonnement.