Thamer Al-Khodr, défenseur des droits de l'homme saoudien arrêté le 3 mars 2010 par les services de sécurité du Royaume, est toujours détenu à la prison d'Al-Qassim alors que le premier tribunal administratif de Riyad a ordonné sa remise en liberté le 8 juin dernier.
Fils du Dr. Abdelkarim Al-Khodr, fondateur de l'Association pour les droits civils et politiques en Arabie saoudite, Thamer est un défenseur des droits de l'homme qui milite depuis plusieurs années en faveur des réformes politiques. Signataire de l'appel du 8 mars 2008, il dénonçait les conditions de détention dans la prison d'Al-Burayda où de nombreux prisonniers politiques restent détenus arbitrairement depuis des années sans jamais avoir été jugés.
Il a été arrêté le 3 mars 2010 par des agents des services de renseignement d'Al-Qassim après avoir été harcelé pendant plusieurs jours consécutifs par des agents des services de sécurité locaux. Après trois mois et seize jours de détention au secret et de tortures à la prison d'Al-Hayr, il a été transféré à la prison d'Al-Qassim. Sa famille a pu lui rendre visite à des rares occasions depuis son transfert mais s'est faite systématiquement harceler par les employés de la prison quand ceux-ci ne lui interdisaient pas l'accès au centre de détention.
Dix-neuf mois après son arrestation, Thamer Al-Khodr est toujours détenu à la prison d'Al-Qassim en-dehors de toute procédure légale. Seul le premier tribunal administratif de Riyad (Diwan Al Mazalem), se basant sur l'article 114 du Code de procédure pénale saoudien, a affirmé que la détention de Thamer était contraire à la législation nationale et a ordonné sa remise en liberté immédiate le 8 juin dernier. Sa décision a cependant été ignorée par les autorités; Thamer n'a pas été libéré des geôles d'Al-Qassim et se trouve dans un état de santé déplorable en raison des tortures infligées et des longues semaines passées en cellule d'isolement.
Comme Thamer Al-Khodr, des centaines de prisonniers politiques sont détenus arbitrairement dans les prisons du Royaume pour leurs opinions politiques. Nombre d'entre eux le sont depuis plusieurs années sans avoir été jugés ou inculpés.
Alkarama appelle les autorités saoudiennes à respecter leurs engagements internationaux et à permettre à chacun d'exprimer librement ses opinions politiques.