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البروشي

M. Mahmood Hamid Qaid AL BROUSHI, un jeune Yéménite détenu en Arabie saoudite, est toujours maintenu en détention à la prison de Dhahban à Djeddah et est privé de tout contact avec le monde extérieur, a appris Alkarama de ses sources. 

M. AL BROUSHI est l’un des quatre Yéménites arrêtés en avril 2022, lors de leur voyage en Terre Sainte pour effectuer la Omra après avoir obtenu des visas de l’Arabie saoudite. Son cas a été soumis aux procédures spéciales de l’ONU par Alkarama en mai 2023. Alors que trois d’entre eux sont rentrés à Sanaa après leur libération en juin 2023, M. AL BROUSHI était toujours en détention arbitraire. 

Selon les informations obtenues par Alkarama, M. AL BROUSHI a été traduit devant le Tribunal pénal spécial de Riyad à la mi-septembre 2023 pour appartenance au groupe Houthi -qui se fait appeler « Ansar Allah »- lui avoir apporté son soutien et avoir commis des cybercrimes sans divulguer plus de détails. Bien que M. AL BROUSHI n’ait pas été autorisé à obtenir une copie de l’acte d’accusation, il n’a été amené au tribunal de Riyad que pour assister à l’audience, puis est retourné à la prison de Dhahban. 

La dernière session de M. AL BROUSHI s’est tenue le 8 novembre 2023. Cependant, la session suivante a été reportée à trois reprises et jusqu’au 4 mars. 

Contexte de l'affaire 

M. Abdullah Moqbel Zayed AL OSIMI, M. Hemyar Abdullah Moqbel AL OSIMI, M. Mahmood Hamid Qaid AL BROUSHI et M. Arhan Moqbel Zayed Moqbel HAMAEELAH ont obtenu des visas officiels pour se rendre au Royaume d'Arabie saoudite. Le 23 avril 2022, alors qu'ils se rendaient à La Mecque, cinq voitures de police ont soudainement arrêté leur véhicule dans la région d'Aqbat à Al-Hada dans le gouvernorat de Taïf. Aucune explication n'a été fournie quant à leur arrestation et aucun mandat d'arrêt n'a été délivré. Ils ont été emmenés au poste de police d'Al Faisaliyah où il leur a été annoncé qu'ils étaient soupçonnés d'être affiliés aux milices Houthis. 

Après 38 jours de détention au secret, au cours desquels ils ont été soumis à la torture et à des traitements inhumains et dégradants, ils ont été transférés le 30 mai 2022 à la prison centrale d'Al-Masara à Taïf puis à la prison de Dhahban à Djeddah le 22  juin 2022. Les victimes n'ont été autorisées à contacter leurs familles qu'après leur arrivée à la prison centrale d'al Masara à Taïf. Les quatre hommes n'ont reçu leur première visite familiale qu'à la prison de Dhahban à Djeddah. 

Les procédures spéciales de l'ONU contactées par Alkarama 

Mandatées par les familles, Alkarama a contacté le Groupe de travail sur la détention arbitraire, le Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités et les Rapporteurs spéciaux sur la torture et la liberté de religion ou de conviction pour exhorter l'Arabie saoudite à libérer immédiatement et sans condition les quatre victimes. 

Trois d'entre eux ont été libérés tandis que le quatrième (Mahmood Hamid Qaid AL BROUSHI) est toujours arbitrairement détenu et n'a eu pas le droit de contacter sa famille depuis plus d'un an. Seul un proche a pu lui rendre visite courant décembre dernier. 

Augmentation des arrestations de pèlerins lors de la Omra 

Alkarama est particulièrement préoccupée par les arrestations répétées de pèlerins ces dernières années. Dernièrement, la police saoudienne a arrêté deux pèlerins chinois d'origine ouïghoure, MM. Aimidoula WAILI et Nuermaimaiti RUZE vivant à Istanbul en Turquie. Leurs familles n'ont reçu aucune nouvelle de leur part depuis leur transfert à Riyad en mars 2023. Alkarama à donc lancé un appel urgent au Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées  le 10 mai 2023, pour élucider leur sort. 

Alkarama réitère la nécessité de respecter la liberté religieuse et la sécurité des pèlerinages vers les lieux saints islamiques en Arabie Saoudite, et n'hésitera pas à soulever cette question devant diverses instances et procédures internationales concernées par les droits de l'homme.