Alkarama et la Commission arabe des droits humains avaient adressé le 6 juin 2008 une communication au Groupe de travail sur la détention arbitraire, ainsi qu'au Rapporteur spécial sur la liberté d'expression et à la Représentante spéciale pour les défenseurs des droits de l'homme, pour leur demander d'intervenir auprès des autorités saoudiennes.
Pour rappel, le Dr Matrouk AL-FALEH est professeur des relations internationales à l'université du roi Saoud à Ryadh (institut des sciences politiques) et l'une des figures du mouvement des " réformateurs " qui appelle, par des moyens pacifiques, à des réformes politiques dans le Royaume. Il est l'auteur de nombreux ouvrages publiés dans le monde arabe.
Il avait été arrêté pour avoir dénoncé publiquement la situation des détenus dans la prison d'Al Burayda où étaient notamment emprisonnés le Dr Abdallah Al-Hamed, un autre militant pour les réformes, et son frère Aissa auxquels il avait rendu visite.
Le Dr Matrouk Al-Faleh a été libéré sans avoir jamais fait l'objet d'une procédure légale et sans avoir jamais été traduit devant une quelconque juridiction après 235 jours de détention.
Sa privation de liberté durant toute cette période a eu des conséquences particulièrement graves tant sur sa situation professionnelle que sur son état de santé en raison de ses conditions de détention et de ses nombreuses grèves de la faim ; elle est de toute évidence arbitraire et contraire aux principes les plus élémentaires de justice et les plus fondamentaux de la Déclaration universelle des droits de l'homme.