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Mokhlif Al-Shammari, médiateur de 55 ans, a été inculpé par le bureau du Procureur général à Dammam pour « trouble à l'ordre public ». Ancien homme d'affaires d'Al-Khobar, dans la banlieue de Dammam (province à l'est de l'Arabie saoudite), il a été récemment pris pour cible par les autorités saoudiennes pour son travail de médiateur entre les communautés sunnites et chiites locales.

Selon nos sources en Arabie saoudite, il a été arrêté le 15 juin 2010 alors qu'il dînait chez un ami à Jubail, à 90 km au nord de Dammam. Il avait déjà été arrêté un mois plus tôt, le 15 mai 2010, par des agents de la police d'Al-Khobar sur ordre du gouverneur de la province est, Prince Mammad.

Cette première arrestation avait été menée sans qu'aucun mandat judiciaire n'ait été émis. Détenu pendant 6 heures, il avait été libéré sous caution.

Durant cette détention de courte durée, il avait été interrogé sur plusieurs de ses articles dans lesquels il dénonçait la rhétorique et la « politique anti-chiite des autorités saoudiennes ». M. Al-Shammari a cependant refusé, à juste titre, de répondre aux questions de la police. En effet, selon la législation saoudienne, toute question relative à l'édition relève de la compétence du ministère de l'Information et de la Culture.

Après avoir été arrêté le 15 juin 2010, M. Al-Shammari a été placé en détention au poste de police d'Al-Khobar puis à la prison de Dammam.

M. Al-Shammari avait aussi été arrêté il y a plus de trois ans par la police le 4 février 2007 après une réunion avec un dignitaire religieux shiite saoudien, Cheikh Hassan Al-Saffar. Il avait ensuite été détenu pendant trois mois, puis libéré sans avoir été inculpé.

Dans le but de faire pression sur les autorités saoudiennes pour qu'elles ordonnent la libération de Mokhlif Al-Shammari, Alkarama a soumis son cas au Groupe de travail sur la détention arbitraire le 28 juilllet 2010, lui demandant d'intervenir en son nom.

Les arrestations sans mandat judiciaire et les détentions illégales prolongées constituent un problème majeur pour les défenseurs des droits de l'homme en Arabie saoudite qui tentent de braver la censure imposée par les autorités. Ces dernières tentent de faire taire les critiques à leur encontre en allant jusqu'à ordonner de manière arbitraire la mise en détention des auteurs.

Officiellement, Mokhlif Al-Shammari a été accusé de « troubles à la paix » mais il ne fait aucun doute que s'il a été emprisonné, c'est pour avoir écrit et publié des articles qui critiquent la position officielle du régime au pouvoir.