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Libération des 6 détenus de Dikhil toujours sous le coup d'une nouvelle condamnation par la Cour d'Appel

Le 11 octobre 2015 , la Cour d'Appel de Djibouti a accepté la demande de libération des jeunes partisans de l'Union pour le Salut National (USN) – la coalition de l'opposition – et du Mouvement des Jeunes de l'Opposition (MJO), ainsi que des deux responsables USN, arrêtés le 18 septembre pour avoir participé à une manifestation et arbitrairement détenus depuis le 4 octobre au sein de la prison de Gabode à la suite d'un procès en première instance.

Arrêtés le 18 septembre 2015, le 4 octobre Abdoulkarim Djama Guedi, Hamze Reyeh Hassan, Yahye Elmi Younis, ainsi que le député élu USN Ibrahim Hassan Abdi et le responsable USN à Djibouti Said Ali Miguil avaient été condamnés par le Tribunal des Flagrants délits de Djibouti-Ville à un an de prison avec sursis pour avoir participé à une « manifestation illégale », alors Mahamoud Robleh Miré avait fait l'objet d'une décision de relaxe. Cependant aucun d'entre eux n'avait été libéré à l'issue du procès malgré l'article 362 du Code de procédure pénale djiboutien qui prévoit la libération immédiate de toute personne relaxée ou condamnée à du sursis.

Cela aura donc pris une semaine pour que leur demande de libération soit finalement acceptée par la Cour d'Appel et que les détentions arbitraires de ces six opposants prennent fin. Ils restent cependant sous le coup d'une nouvelle condamnation étant donné que la Cour ne s'est pas prononcée sur le fond de l'affaire. D'autre part, le jugement de premier instance et la décision de la Cour du 11 octobre ordonnant leur libération d'office restent à ce jour indisponible, empêchant le bon déroulement de la procédure.

« La libération de ces six personnes est une bonne nouvelle mais elles n'auraient jamais dues être détenues en premier lieu car leurs arrestations découlaient de leur libre exercice de la liberté d'expression et de réunion pacifique », explique Me Zakaria Abdillahi Ali, avocat des victimes et président de la LDDH. « Nous espérons que la Cour d'Appel prononcera – si elle se prononce un jour − une décision de relaxe pour les six prévenus et qu'elle mettra un terme à cette procédure arbitraire. »

Le 22 septembre, Alkarama et la Ligue Djiboutienne des droits humains (LDDH) avaient sollicité le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le droit de réunion pacifique et d'association (RS RPA) après leurs arrestations respectives le 18 septembre, afin qu'il intervienne auprès des autorités en vue de leur libération.

Alkarama et la LDDH appellent à nouveau les autorités à mettre un terme à la procédure engagée contre Abdoulkarim Djama Guedi, Hamze Reyeh Hassan, Yahye Elmi Younis, Ibrahim Hassan Abdi, Said Ali Miguil et Mahamoud Robleh Miré et d'annuler les peines avec sursis prononcées contre les cinq premiers cités lors de leur appel.

Pour plus d'informations ou une interview, veuillez contacter l'équipe média à media@alkarama.org (Dir: +41 22 734 1008).