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Alkarama a présenté l'affaire de M. Yusuf Abu Zahri, le frère de Sami Abu Zahri, porte-parole du mouvement palestinien Hamas aux procédures de l'ONU. Il avait été arrêté par les Services de renseignement de la sûreté de l'État le 28 avril 2008 et détenu pendant sept mois dans diverses prisons égyptiennes et régulièrement torturé. Il est décédé le 10 octobre 2009.

Mises à jour sur les événements qui ont mené à sa mort

Alkarama a présenté au Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et au Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (RST) des informations sur M. Yusuf Hamdane Awad (Abu Zahri)  le 14 octobre 2009. Depuis, Alkarama a pu obtenir de plus amples informations à son sujet.

Pendant les sept mois de sa détention, il était régulièrement transféré de la prison Bordj al-Arab au bureau régional des Services de renseignement de la sûreté de l'État à Kom Dekka près d'Alexandrie ou au siège des Services de renseignement de la sûreté de l'État à Nasr City pour des interrogatoires. Pendant ces séances, il était sévèrement torturé.

Selon les sources d'Alkarama, il a subi des chocs électriques, il a été fouetté, battu à la tête alors qu'il était suspendu par les pieds et fouetté sur la plante des pieds. Il a aussi été détenu dans une cellule pleine d'eau et gardé éveillé.

Le 15 septembre 2009, Yusuf Abu Zahri a été de nouveau transféré de la prison Bordj al-Arab au bureau régional des Services de renseignement de la sûreté de l'État à Kom Dekka où il a subi une autre séance de torture qui a duré 4 jours. Il est retourné à la prison le 19 septembre mais son état physique était si mauvais qu'après 5 jours, les autorités de la prison l'ont envoyé à l'hôpital universitaire d'Alexandrie pour des soins médicaux. Les médecins ont diagnostiqué un saignement important dans la tête et ont décidé de garder Yusuf Abu Zahri au service des soins intensifs pour presque deux semaines. Cependant il a été retransféré à la prison Bordj al-Arab le 8 octobre 2009 malgré son état critique.

Le décès de Yusuf Abu Zahri a été constaté le 10 octobre 2009. Les responsables des prisons et le ministre de l'intérieur ont publiquement déclaré que sa mort était due à un arrêt cardiaque et à une insuffisance rénale. Or il est certain qu'il est décédé des suites des tortures subies.

Quand son corps a été remis à sa famille à Gaza, une autopsie faite par une équipe médicale a confirmé que sa mort était due aux tortures qui lui ont été infligées. L'équipe a déclaré que la cause de la mort était une importante hémorragie interne au niveau de la tête. Cette conclusion confirme le diagnostic de l'hôpital universitaire d'Alexandrie.

Impunité des auteurs d'actes de torture

M. Yusuf Abu Zahri est mort en garde à vue en raison des tortures qu'il a subies. Son droit à la vie comme énoncé dans l'Article 3 dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et dans l'Article 6 du Pacte international relatifs aux droits civils et politiques a été ainsi violé par les Services de renseignement de la sûreté de l'État et les autorités de la prison où il était détenu. En violant la Déclaration universelle des droits de l'homme, le Pacte international relatifs aux droits civils et politiques et la Convention contre la torture, l'Égypte est clairement en violation de ses obligations envers les droits les plus fondamentaux.

Alkarama regrette que ce cas ne soit pas une exception. Depuis le début 2009, Alkarama a reporté presque dix cas d'exécution arbitraire ou sommaire en Égypte et plus récemment l'affaire de Magdi Marei. Alkarama suit cette affaire et informel'ONU de tout développement.