14 juin 2011
Alkarama s'est adressée au Groupe de travail sur la détention arbitraire le 9 juin 2011 lui demandant d'intervenir auprès des autorités égyptiennes afin que celles-ci ordonnent la libération de M. Sanad lourdement condamné pour avoir exprimé son opinion.
M. Maikel Nabil SANAD (مايكل نبيل سند ), est âgé de 26 ans et réside au Caire. Il est connu en Egypte comme blogueur pour avoir prôné la fin de la conscription forcée. Plus récemment, il a critiqué l'armée dans une série d'articles en ligne et notamment sur son blog intitulé « L'armée et le peuple [n'ont jamais] agi de concert». Ses critiques à l'encontre de l'armée, également publiées sur sa page personnelle Facebook ont conduit aux chefs d'accusation dont il fait l'objet. Il a notamment dénoncé les agissements abusifs de certains agents des forces armées lors des manifestations et surtout la gestion de celles-ci au lendemain de la chute du président égyptien.
M. Sanad avait d’ailleurs plusieurs fois formellement déposé des plaintes pénales, la dernière en date du 22 février 2011 pour avoir été brutalement frappé à plusieurs reprises par des militaires. Ces plaintes sont restées sans suite.
Les autorités ont au contraire poursuivi M. Sanad, accusé d'avoir «insulté l'institution militaire », délit prévu par l'article 184 du code pénal, et d’avoir violé l'article 102 bis par la « diffusion de fausses informations ».
Au terme d’une procédure expéditive, le jugement devait être rendu le 06 avril 2011 mais a fait l’objet d’un report au 10 avril. Les avocats pensaient pouvoir participer au procès bien qu’ils n’aient pas été en mesure de préparer correctement la défense de leur client. L’accès à la Cour leur a cependant été interdit au motif qu’il n’y aurait pas de verdict. Ils ont donc pensé que M. Maikel Nabil SANAD serait rapidement libéré.
Or, le 11 avril 2001, ils ont été surpris d’apprendre que leur client avait été condamné de façon quasi-secrète par la Haute cour militaire à 03 années d’emprisonnement et à une amende uniquement pour avoir publié ses opinions politiques sur internet.
Il est aujourd’hui préoccupant de noter une recrudescence d’arrestations arbitraires, le retour à la pratique de la torture et de procès inéquitables devant les juridictions militaires.