Son cas avait déjà été soumis au Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire qui avait rendu un avis le 08 mai 2007 considérant sa privation de liberté comme une violation par l’Egypte de ses engagements internationaux et en particulier de l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel ce pays est partie.
Le Groupe de travail avait également demandé au gouvernement égyptien de procéder à sa libération immédiate.
En dépit de cet avis et malgré la gravité de son état de santé, M. AL CHARQAOUI, né le 04 juin 1950, ingénieur en électronique, originaire de Taoufiqiya, reste détenu à ce jour sans procédure légale à la prison de Limane Tora.
M. Al Charqaoui avait été gravement torturé par les services de renseignement pendant plusieurs mois alors qu’il était détenu au secret et souffre actuellement de nombreuses séquelles des tortures qu’il a subies.
Par ailleurs, et depuis son emprisonnement, les autorités ont continué à lui faire subir, à l’intérieur même des établissements pénitentiaires ou il a été successivement détenu, de graves sévices et un traitement particulièrement inhumain.
Il est interdit de visites familiales depuis le début de son emprisonnement et ses proches eux-mêmes continuent à être persécutés à ce jour, son fils Abderrahmane, âgé de 25 ans a été enlevé par les services de renseignements le 25 février dernier et sa famille reste sans nouvelles de lui depuis.
La situation de M. Al Charqaoui est donc particulièrement préoccupante ; il souffre notamment d’une grave hernie discale et de diverses pathologies digestives qui nécessitent un traitement approprié qui ne peut lui être assuré à l’hôpital de la prison.
Son état de santé qui continue à se détériorer gravement depuis ces derniers mois et l’absence de prise en charge médicale sérieuse ainsi que ses conditions de détention risquent aujourd’hui de lui causer un préjudice irrémédiable, raison pour laquelle notre organisation a de nouveau saisi diverses procédures spéciales des Nations Unies pour attirer leur attention sur la gravité de la situation de M. Al Charqaoui.