Alkarama a adressé une communication au Groupe de travail sur la détention arbitraire le 26 mai 2010 lui demandant d'intervenir auprès des autorités égyptiennes.
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M. Mohamed Al Mahdi Mohamed ATTIA, âgé de 50 ans, ingénieur à la compagnie d’eau potable de Shebeen El Kom, résidant dans la Muhafadhat El Manoufieh.
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M. Atef Mohamed AMER, âgé de 47 ans, enseignant, résidant dans la Muhafadhat El Manoufieh.
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M. Osama Mohamed OBEID, âgé de 42 ans, professeur de médecine, résidant, dans la Muhafadhat El Manoufieh.
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M. Saad Abu Al Ainain METWALI, ingénieur agronome, âgé de 58 ans, résidant dans laMuhafadhat El Manoufieh.
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M. Badr Abdelaziz Mahmoud AL FALAH, agé de 54 ans, ingénieur, résidant dans la Muhafadhat El Manoufieh.
Ces personnes ont été arrêtées le 20 avril 2010 à leur domicile respectif par des agents des services d’investigations de la sûreté de l’Etat (Al Mabahith) agissant sans mandant de justice. Cette arrestation a été ordonnée par le Parquet général à la suite d’un sit-in pacifique qui avait eu lieu dans les universités d’El Manoufieh et de Shebeen El Kom. Le Parquet général les a accusés d’avoir été les instigateurs de ce sit-in d’étudiants ainsi que d’appartenir à l'organisation interdite des Frères Musulmans et a décidé de les placer en détention provisoire.
Le 28 avril 2010, les 5 détenus ont déposé un recours devant la Cour criminelle de Shebeen El Kom pour contester leur détention ; cette juridiction a ordonné, le lendemain, leur libération après avoir constaté que les accusations dont ils faisaient l’objet n’étaient pas fondées. Au lieu d’être libérés, ils ont été de nouveau emmenés par les agents de la sûreté de l’Etat à la prison d’El Marej où ils sont actuellement détenus.
Conformément à une pratique courante dans le pays, l’officier de police en charge du dossier a formulé une demande de maintien en détention administrative au ministre de l’intérieur qui a fait droit à cette demande et a émis un ordre de détention administrative le 30 avril 2010 sans tenir compte de la décision judiciaire de libération.
Depuis la décision judiciaire de libération, ils n’ont jamais été présentés à nouveau devant un magistrat pour prolonger légalement leur détention ou faire l’objet d’une autre procédure judiciaire.
Dès lors, il ressort clairement qu'ils sont détenus arbitrairement, depuis leur arrestation, sans aucune procédure légale et sans possibilité de contester la validité de leur détention devant une juridiction compétente, et ce, en violation tant de la législation nationale en vigueur en Egypte que des principes internationaux, notamment au regard de l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
L’Egypte a ratifié le pacte international relatif aux droits civils et politiques le 14.01.1982. Elle est partie à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants depuis le 25 juin 1986.