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Magdi Ahmed Hussein, (57 ans), l'un des principaux opposants au gouvernement égyptien, a été arrêté le 31 janvier 2009 au poste frontalier de Rafah à son retour de la bande de Gaza. Il a immédiatement été présenté devant un tribunal militaire le 11 février 2009 et condamné à 2 ans de prison et à une amende de 5.000 livres égyptiennes (900 dollars). Il purge actuellement cette peine dans la prison d'Al Mourj, Le Caire.

Alkarama a adressé le 3 mars 2009 une communication au Groupe de travail sur la détention arbitraire lui demandant d'intervenir auprès des autorités égyptiennes en raison de la condamnation de M. Hussein lors d'un procès manifestement inéquitable.

Magdi Ahmed Hussein est écrivain, journaliste, penseur et homme politique. Il est le secrétaire général du Parti des travailleurs suspendu, l'un des leaders du mouvement KIFAYAH (http://www.harakamasria.org/), ancien rédacteur en chef du journal suspendu " Al Shaab ". Il a participé à des manifestations contre l'opération israélienne " plomb durci " dans la bande de Gaza.

Il a été arrêté le 31 janvier 2009 au poste de passage de Rafah, en revenant de Gaza. Détenu à la prison d'Al 'Arish jusqu'au 5 février 2009, il a été, au deuxième jour de sa détention, contraint de rester dans un véhicule pendant 10 heures, sans manger ni boire et n'a pas été autorisé à utiliser les toilettes, se laver ou prier. Au cours de cette période de détention, il a été présenté au parquet militaire d'Al 'Arish, où il a été accusé d'être entré dans la bande de Gaza, sans l'autorisation des autorités compétentes.

M. Magdi Hussein a été transféré à la Cour militaire d'Al Ismalia le 5 Février 2009. Le tribunal militaire a toutefois empêché ses avocats qui venaient du Caire de pénétrer dans le tribunal, et ils n'avaient pas eu accès au dossier. Ils ont refusé de le défendre dans ces conditions. Le juge militaire a alors désigné trois avocats du tribunal militaire.

Le juge a reporté sa condamnation au 11 février 2009, date à laquelle le tribunal a été encerclé par les forces de sécurité. Le public et les médias ont été interdits d'entrée et les avocats et même le personnel de la Cour n'ont pu pénétrer le tribunal. La condamnation n'a pas été annoncée officiellement.

M. Magdi Ahmad Hussein est un civil sans statut militaire et le fait d'avoir été jugé par un tribunal militaire viole les normes internationales garantissant un procès équitable. Ni lui ni ses avocats n'ont eu accès à son dossier et ses avocats n'ont pas été autorisée à assister à l'audience. Le procès a eu lieu dans les jours qui ont suivi son arrestation sans qu'il ait eu la possibilité de se défendre. L'audience s'est déroulée en huis clos puisque ni public ni ses avocats n'ont pu y assister. Tous ces facteurs constituent une détention arbitraire.

En raison de la guerre dans la bande de Gaza en décembre 2008 - janvier 2009, la tension est très élevée en Egypte. Le gouvernement égyptien a réprimé sévèrement toutes les manifestations de soutien pour les Palestiniens. Il a notamment fait arrêter en janvier 2009 de nombreux  militants, y compris les bloggers Philip Rizk, de nationalité allemande, et Diaeddin Gad, qui gère le blog Angry Voice. Au cours du mois de janvier 2009 ont eu lieu des arrestations massives de manifestants.

L'arrestation de Magdi Ahmad Hussein a eu lieu dans ce même contexte : il a participé à plusieurs manifestations, déclarant publiquement son opposition à Israël et critiquant les actions du gouvernement égyptien ainsi que la position officielle de garder les frontières fermées de Rafah. Son entrée à Gaza a été une manière d'exprimer, d'une manière pacifique, son opposition à cette position officielle et en même temps de montrer son soutien à la population palestinienne.