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Le 24 septembre 2014, Alkarama a adressé une communication au Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire (GTDA) concernant le cas de Hind et Rachaa Munir Abd Al Wahab Ali Nassr, deux sœurs arrêtées et détenues en raison de leur participation à un sit-in pacifique au Caire.

Le 16 août 2013, Hind et Rachaa, de 37 et 33 ans, étaient dans la voiture d'un ami, en train de quitter la place Ramsès où elles avaient manifesté pacifiquement, lorsqu'elles ont été arrêtées par des policiers dans le quartier d'Alf Maskan, dans la région est du Caire. Après avoir trouvé une photo de Mohamed Morsi dans la voiture, les policiers ont arrêté tous les passagers et les ont emmenés au poste de police d'Al Quba à Alf Maskan.

Alors qu'ils étaient détenus au secret au poste de police, les policiers ont roué de coups les quatre passagers avec des matraques, leur ont donné des coups de pied, les ont frappé sur la tête et brûlé des parties de leurs mains. Les agents ont également menacé Hind et Rachaa de viol et de sévices sexuels. Détenues pendant sept jours au le poste de police où elles ont été soumise à des actes de torture supplémentaire, les deux sœurs ont été contraintes de signer des aveux avant d'être transférées à Al Qanater, la prison des femmes du Caire, où elles ont été détenues depuis.

Comme des dizaines d'autres femmes détenues arrêtées pour leur soutien présumé à Mohamed Morsi, Hind et Rachaa ont également été torturées dans la prison d'Al Qanater, où un nombre croissant d'organisations des droits de l'homme ont documenté des violations graves et des actes de torture contre les détenues. Cela fait suite à la tendance que les partisans du président déchu, ou partisans présumés des Frères musulmans, sont les principales victimes de torture, d'abus et d'harcèlement. Suite à une procédure inéquitable, les deux sœurs ont été condamnées à la prison à vie par la Cour pénale du Caire le 6 août 2014.

Leur arrestation s'inscrit dans le cadre de la répression extrêmement violente des sit-in pacifiques qui ont eu lieu le 3 juillet 2013 après l'éviction du président Mohamed Morsi par l'armée. Pour mémoire, la répression a été particulièrement brutale au Caire, sur les Places de Rabiaa, Al Nahda et Ramses, où, du 14 au 16 août 2013, les services de sécurité égyptiens ont dispersé les manifestants en utilisant des méthodes excessives et violentes, tuant plus d'un millier de personnes et blessant des milliers d'autres.

Dans sa communication au GTDA, Alkarama a rappelé au Groupe de travail que la Loi n ° 107 2013 pour organiser le droit de réunion pacifique publique, de procession et de manifestation, sur la base de laquelle les deux victimes ont été arrêtées, a déjà été fortement dénoncée par les organisations des droits de l'homme pour la raison qu'elle compromet sérieusement le droit de réunion pacifique.

Après avoir exprimé ses préoccupations sur l'intégrité physique et mentale des sœurs Nassr, susceptibles d'être soumises à d'autres actes de torture pendant leur détention dans la prison d'Al Qanater, Alkarama a demandé au GTDA d'intervenir auprès des autorités égyptiennes pour leur demander de libérer immédiatement les deux victimes ainsi que de se conformer à leurs obligations internationales en mettant fin aux pratiques de la détention arbitraire et de la torture.

Pour plus d'informations ou une interview, veuillez contacter l'équipe média à media@alkarama.org (Dir: +41 22 734 1007 Ext: 810)