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Dr Ashraf Abdel Ghaffar, vice-secrétaire général de l’association médicale égyptienne a été arrêté le 2 juillet 2009 à l’aéroport t du Caire alors qu’il voulait se rendre en Turquie. Depuis, il est détenu arbitrairement, a été torturé et ne peut poursuivre son traitement médical.
Alkarama a adressé le 5 août 2009 une communication au Rapporteur spécial contre la torture pour lui demander d’intervenir en urgence auprès des autorités égyptiennes.

Dr Ashraf Abdel Ghaffar est né en 1956 et réside au Caire. Il est vice-secrétaire général de l’association médicale égyptienne et rapporteur de l’Agence d’aide humanitaire, basée au Caire. Il est un dirigeant élu d’un des plus grands syndicats du pays.

Dr. Abdel Ghaffar a l’obligation d’informer les services de sécurité de tout voyage prévu et de passer à leurs bureaux avant de partir. C’est ce qu’il a l’habitude de faire, vu qu’il se déplace régulièrement vers la Grande-Bretagne et la Turquie pour des raisons professionnelles.

Le 2 juillet 2009, à l’aéroport du Caire où il se trouvait avec sa famille pour embarquer vers la Turquie, il est arrêté par les services de sécurité et détenu dans leurs locaux à l’aéroport pendant 48h sans mandat de justice et sans qu’il soit informé des raisons de cette interpellation.

Il a été contraint de rester assis sur une chaise sans pouvoir dormir, boire ni manger pendant 48h. Il lui a été interdit de prendre les médicaments pour soigner son hépatite C et d’effectuer l’injection quotidienne sans laquelle les douleurs dans ses jambes sont telles qu’il ne peut pas marcher. Durant ces deux jours, il n’a eu aucun contact avec le monde extérieur.

Puis il a été transféré dans un centre de détention dirigé par les services de sécurité où il a été emprisonné au secret pendant 48h. Durant les 3 premiers jours de sa détention, Dr Abdel Ghaffar a été interrogé sans interruption, sans que les agents ne l’informent des accusations portées contre lui ou des raisons de son arrestation. Toutes leurs questions tournaient autour des allégations d’activités politiques sans fondement et que le Dr. Ashraf a sans cesse réfutées.

Après ces quatre jours de détention au secret, il a été transféré à la prison Al Marg, qui est un établissement pénitentiaire pour des détenus de droit commun et non politiques. Dans cette prison sont détenues dans des cellules individuelles des douzaines de personnes accusées d’être membres de l’organisation des Frères musulmans.

Le 15 juillet, Dr. Abdel Ghaffar a refusé de signer une déclaration dans laquelle il avouait être un dirigeant des Frères musulmans. Les autorités ont alors prolongé sa détention de 15 jours et interdit toute visite. Ce traitement laisse craindre que s’il ne « coopère » pas, les services de sécurité utilisent des méthodes plus coercitives. Il ne peut suivre son traitement médical et ses douleurs l’empêchent de marcher.

Dr. Abdel Ghaffar est détenu arbitrairement depuis plus d’un mois à l’exemple de centaines d’autres détenus politiques accusés d’être membres de l’organisation des Frères musulmans.

Nous craignons que comme eux, il soit maintenu en détention administrative pour une période indéterminée et prolongée, subisse des tortures, et comparaisse finalement devant Tribunal militaire qui le condamnera à une lourde peine sans qu’il puisse faire appel.

L'Egypte a ratifié la Convention contre la torture le 25 juin 1986 et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 14 janvier 1982 et s'est engagée à en respecter les principes.

Nous rappelons que l'Egypte va être examinée dans le cadre de l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'homme début 2010. Alkarama présentera dans ce cadre un rapport.