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Les mesures de répression à l'encontre des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme sont devenues monnaie courante en Egypte, où ni les lois égyptiennes, ni la législation internationale ne sont respectées. La dernière victime à avoir été persécutée pour ses activités est Hamdi Taha, un journaliste de 50 ans d'Aswan . Des agents des forces de sécurité de l'Etat et des services de la sécurité centale l'ont arrêté le 27 mars 2010 à l'aube au cours d'une descente à son domicile . Lors de cette opération, ils ont terrorisé des membres de sa famille et les ont enfermés dans leurs chambres.

Ce n'est pas la première fois que Hamdi Taha est arrêté. A la suite des inondations meurtrières de janvier 2010 qui ont frappé le Sinaï, la Mer rouge et Aswan, Hamdi Taha a couvert une affaire de corruption dans laquelle était impliquée le gouvernement égyptien. Cette histoire de malversations a finalement été publiée dans plusieurs journaux et sites web à travers toute l'Egypte. Le journaliste a ensuite été immédiatement arrêté arbitrairement sous de fausses accusations et détenu sans qu'il n' y ait aucune enquête qui soit ouverte pour les vérifier.

Hamdi Taha a travaillé comme journaliste en Egypte depuis 1993 et a publié ses papiers dans de nombreux journaux nationaux et régionaux égyptiens dont Al-Shaab, Al-Usra Al-Arabia, et Afaq Al-Arabia. Ces trois journaux ont depuis été fermés par les autorités égyptiennes. Hamdi Taha travaille actuellement pour le journal Al-Nahar, un quotidien indépendant publié au Caire, Al-Sid Al-Aaly, journal du parti nassériste à Aswan, Aswan Al-Haditha, un quotidien ! indépendant. Hamdi Taha écrit aussi pour des sites webs tels que Ikhwan Online, Jarida Al-Shaab Al-Elektroniya, Hizb Al-Aml et Jabhat Inqadh Masr et collabore avec l'institution Hisham Mubaraka Legal Center à Aswan en lui rapportant des cas de violations des droits de l'homme à partir d'informations récoltées directement sur le terrain.

Suspecté d'appartenir à une organisation interdite et de représenter une menace pour la sécurité nationale, Hamdi Taha fait actuellement l'objet d'une enquête initiée par le procureur de la sécurité de l'Etat.

Hamdi a été préalablement présenté devant le procureur de la Cour suprême de la sécurité de l'Etat par l'officier qui l'avait arrêté. C'est à cette occasion qu'il a découvert qu'il était accusé de détenir des documents dont il ignorait même l'existence. Il a nié avoir été en possession de tels documents et a déclaré qu'il ne savait absolument pas de quoi il s'agissait. Il a demandé à déposer plainte contre les agents qui ont procédé à son arrestation pour fraude et à ce qu'une enquête soit ouverte. Pour autant, le procureur de la sécurité de l'Etat a finalement ordonné la mise en détention de Hamdi Taha pour une durée de 15 jours au poste de police d'Aswan, en attente de la fin! de l'enquête.

Alkarama continue de suivre le cas de Hamdi Taha et souhaite rappeler au gouvernement égyptien ses obligations en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques qu'il a ratifié le 14 janvier 1982.