Alkarama a saisi les Rapporteurs spéciaux sur les exécutions extrajudiciaires et sur la torture pour leur demander d'intervenir d'urgence auprès des autorités égyptiennes afin qu'il soit convenablement soigné et libéré ou présenté devant la justice.
M. Barakat, âgé de 43 ans, travaille pour l'organisation égyptienne de communication et réside à Damanhour. Le 17 mai 2009, alors qu'il se trouvait dans l'appartement d'un ami à l'occasion d'une fête, des officiers en civil, membres du service de sécurité dépendant du ministère de l'intérieur, se sont introduits dans l'appartement. Ils ont fouillé les lieux, malmené les personnes présentes et arrêté quelques unes d'entre elles prétendant disposer de mandats.
Quand M. Barakat a demandé à voir ce mandat, il a été poussé vers le balcon. Lorsqu'il a essayé de résister un des officiers a donné l'ordre de "jeter cet homme du balcon". Il a été poussé du quatrième étage de l'immeuble. Il est gravement blessé et sa vie est en danger en raison du manque de soins appropriés. Il n'est pas hospitalisé dans un établissement adéquat. Il est détenu à l'institut médical national, menotté et sous surveillance policière.
Il souffre d'une fracture de la jambe droite, de la hanche et l'épaule, trois fractures au bassin, une fracture du nez, fracture de trois vertèbres, des blessures au visage, une accumulation de sang dans l'estomac et près du foie. Il éprouve des difficultés de respiration en raison de la pression causée par l'accumulation de sang dans l'abdomen.
Les demandes de son avocat et de sa famille de le faire transférer dans un autre hôpital ont été rejetées.
M. Barkat a été arrêté au même moment que 24 autres personnes. Tous sont accusés d'être membres de l'organisation interdite des Frères Musulmans. Alkarama a appris que M. Barkat a été, dans les conditions extrêmes dans lesquelles il se trouve, contraint de faire des « aveux » qui seront utilisés contre lui au cours de l'enquête du Procureur.
L'avocat de M. Barkat a informé les autorités des allégations de tortures et de mauvais traitements qu'il subit et demandé qu'une enquête soit ouverte, en vain.
L'Egypte a ratifié la Convention contre la torture le 25 juin 1986 et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 14 janvier 1982 et s'est engagée à en respecter les principes.
Nous rappelons que l'Egypte va être examinée dans le cadre de l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'homme début 2010. Alkarama présentera dans ce cadre un rapport.