18 nov 2009
Farouk Mohamed Mahmoud Al-Sayed et Hassan Abdel Razak Shandi sont décédés, victimes d'agissements d'agents de l'Etat. Alkarama a interpellé le Rapporteur spécial sur les exécutions sommaires et extrajudiciaires le 18 novembre 2009 et demande qu'une enquête soit ouverte afin d'établir les causes exactes de leur mort.
Alkarama a appris de personnes sur place que : " En ce qui concerne ce type de décès, impliquant les autorités, il y a habituellement une bureaucratie lourde et une corruption insurmontable. Les autopsies se trouvent souvent compromises et l'heure du décès est souvent modifiée. La plupart du temps, on force les membres de la famille à signer des faux témoignages ".
Les faits : Farouk Al-Sayed
Selon des rapports officiels, Farouk Al-Sayed a été arrêté le 18 septembre 2009 et est décédé le 27 septembre 2009. Des sources fiables affirment qu'il a été arrêté après avoir refusé de coopérer en tant qu'informateur de la police ; de plus les autorités l'ont formellement accusé d'être en possession de drogue lors de son arrestation.
L'arrestation a été menée par les services généraux d'investigation devant sa maison, sous les ordres de M. Ihab Al-Sai'di, le chef de police du commissariat de Sayida Zainab. Il a été présenté au Procureur général le 18 septembre 2009 et détenu pendant 4 jours supplémentaires en attendant la fin de l'investigation.
Pendant ces 4 jours, il a apparemment fait l'objet d'un traitement d'une extrême cruauté. Il a notamment été victime de chocs électriques sur sa poitrine, ses jambes, ses oreilles ainsi que subi des coups à la tête, aux mains, aux pieds et au dos. Pour finir, on lui a crevé les yeux.
Le 27 septembre 2009, l'épouse de Farouk Al-Sayed a demandé à le voir, mais il lui a été dit que son mari avait été transféré dans un hôpital. Le même jour, M. Ihab Al-Sai'di a appelé l'épouse de Farouk Al-Sayed pour lui expliquer que M. Al-Sayed qui souffrirait d'une baisse de la tension artérielle aurait été transporté immédiatement à l'hôpital d'al-Munira où il serait décédé peu de temps après son arrivée.
Dans la même journée du 27 septembre 2009, M. Ihab Al-Sai'di a demandé à la Famille d'Al-Sayed de signer des documents confirmant la déclaration officielle de la police sur la cause du décès de leur parent. La famille d'Al Sayed devait signer ces documents pour pouvoir récupérer le corps du défunt et l'enterrer. Mais elle a refusé et insisté pour voir le corps de M. Al-Sayed. M. Ihab Al-Sai'di a pris en otage l'épouse de M. Al-Sayed pour la contraindre à signer mais elle n'a pas cédé.
Finalement, l'épouse de Mr Al-Sayed a été autorisée à voir le corps de son mari à la morgue, et elle a constaté des traces indéniables de torture. Toujours le 27 septembre 2009, elle a déposé une plainte auprès du procureur général contre les officiers de police de Saida Zainab considérant qu'ils étaient impliqués dans la mort de son mari. La déposition fait encore l'objet d'une enquête, et à ce jour la famille de Farouk Al-Sayed n'a encore reçu aucune information sur la procédure en cours.
Selon les informations recueillies par Alkarama, les causes du décès de M. Farouk Al-Sayed ont été falsifiées. Il est décédé sous la torture et les services impliqués ne reconnaissent pas leur responsabilité.
Cette affaire rappelle celle de Yusuf Abu Zahri, le frère du porte parole du Hamas, Sami Abu Zahri, qui lui aussi est décédé le 10 octobre 2009 des suites des tortures subies.
Hassan Abdel Razak Shandi: les faits
Il y a environ un an, le ministère des Awqaf a décidé de vendre des parcelles de terre d'Al-Muntaza (proche d'Alexandrie), le village de Hassan Shandi, à des officiers de police. L'annonce de ces ventes a suscité un mouvement de protestation des fermiers à la tête duquel se trouvait Hassan Shandi.
Les fermiers se considéraient comme les propriétaires de 317 hectares des terres que les officiers tentaient d'acquérir. D'après des contacts locaux, les terres ont été provisoirement vendues pour 100 000 livres égyptiennes par hectare alors que les experts avaient estimé que ces terres valaient environ 5 millions de livres égyptiennes par hectare. Sous la pression et les menaces des officiers de police, certaines familles se sont résignées à la vente mais d'autres ont refusé. Parmi ces derniers figurait Hasan Shandi qui a réussi à bloquer les ventes.
A leur réveil, le matin du 23 Septembre 2009, les habitants du village d' Al Muntaza, ont retrouvé Hassan Shandi mort étranglé, pieds et mains liés, près de son domicile. Il portait une inscription alarmante au dos de son vêtement, " Tu seras le prochain, Salama Karim, leader des paysans ! "
La famille de Hassan Shandi a immédiatement porté plainte auprès du tribunal d'Al Muntaza, le 24 septembre 2009. Le parquet a ordonné l'ouverture d'une enquête sur sa mort et exigé une autopsie afin de déterminer les causes et l'heure du décès. Cette enquête est toujours en cours et la famille de Mr Shandi n'a reçu à ce jour aucune nouvelle.
Il est évident qu'il existe un lien entre le litige au sujet des revendications paysannes et celui de l'exécution sommaire de M. Shandi par des forces locales de sécurité.
Alkarama demande que le rapport d'autopsie soit remis à la famille et que l'enquête ne soit pas bloquée afin que les responsables de ce meurtre soient jugés et condamnés.
Alkarama rappelle que l'Examen périodique universel procédé par le Conseil des droits de l'homme consacrera une séance à l'Egypte le 17 février 2010. Alkarama a présenté dans ce cadre un rapport.
Alkarama a appris de personnes sur place que : " En ce qui concerne ce type de décès, impliquant les autorités, il y a habituellement une bureaucratie lourde et une corruption insurmontable. Les autopsies se trouvent souvent compromises et l'heure du décès est souvent modifiée. La plupart du temps, on force les membres de la famille à signer des faux témoignages ".
Les faits : Farouk Al-Sayed
Selon des rapports officiels, Farouk Al-Sayed a été arrêté le 18 septembre 2009 et est décédé le 27 septembre 2009. Des sources fiables affirment qu'il a été arrêté après avoir refusé de coopérer en tant qu'informateur de la police ; de plus les autorités l'ont formellement accusé d'être en possession de drogue lors de son arrestation.
L'arrestation a été menée par les services généraux d'investigation devant sa maison, sous les ordres de M. Ihab Al-Sai'di, le chef de police du commissariat de Sayida Zainab. Il a été présenté au Procureur général le 18 septembre 2009 et détenu pendant 4 jours supplémentaires en attendant la fin de l'investigation.
Pendant ces 4 jours, il a apparemment fait l'objet d'un traitement d'une extrême cruauté. Il a notamment été victime de chocs électriques sur sa poitrine, ses jambes, ses oreilles ainsi que subi des coups à la tête, aux mains, aux pieds et au dos. Pour finir, on lui a crevé les yeux.
Le 27 septembre 2009, l'épouse de Farouk Al-Sayed a demandé à le voir, mais il lui a été dit que son mari avait été transféré dans un hôpital. Le même jour, M. Ihab Al-Sai'di a appelé l'épouse de Farouk Al-Sayed pour lui expliquer que M. Al-Sayed qui souffrirait d'une baisse de la tension artérielle aurait été transporté immédiatement à l'hôpital d'al-Munira où il serait décédé peu de temps après son arrivée.
Dans la même journée du 27 septembre 2009, M. Ihab Al-Sai'di a demandé à la Famille d'Al-Sayed de signer des documents confirmant la déclaration officielle de la police sur la cause du décès de leur parent. La famille d'Al Sayed devait signer ces documents pour pouvoir récupérer le corps du défunt et l'enterrer. Mais elle a refusé et insisté pour voir le corps de M. Al-Sayed. M. Ihab Al-Sai'di a pris en otage l'épouse de M. Al-Sayed pour la contraindre à signer mais elle n'a pas cédé.
Finalement, l'épouse de Mr Al-Sayed a été autorisée à voir le corps de son mari à la morgue, et elle a constaté des traces indéniables de torture. Toujours le 27 septembre 2009, elle a déposé une plainte auprès du procureur général contre les officiers de police de Saida Zainab considérant qu'ils étaient impliqués dans la mort de son mari. La déposition fait encore l'objet d'une enquête, et à ce jour la famille de Farouk Al-Sayed n'a encore reçu aucune information sur la procédure en cours.
Selon les informations recueillies par Alkarama, les causes du décès de M. Farouk Al-Sayed ont été falsifiées. Il est décédé sous la torture et les services impliqués ne reconnaissent pas leur responsabilité.
Cette affaire rappelle celle de Yusuf Abu Zahri, le frère du porte parole du Hamas, Sami Abu Zahri, qui lui aussi est décédé le 10 octobre 2009 des suites des tortures subies.
Hassan Abdel Razak Shandi: les faits
Il y a environ un an, le ministère des Awqaf a décidé de vendre des parcelles de terre d'Al-Muntaza (proche d'Alexandrie), le village de Hassan Shandi, à des officiers de police. L'annonce de ces ventes a suscité un mouvement de protestation des fermiers à la tête duquel se trouvait Hassan Shandi.
Les fermiers se considéraient comme les propriétaires de 317 hectares des terres que les officiers tentaient d'acquérir. D'après des contacts locaux, les terres ont été provisoirement vendues pour 100 000 livres égyptiennes par hectare alors que les experts avaient estimé que ces terres valaient environ 5 millions de livres égyptiennes par hectare. Sous la pression et les menaces des officiers de police, certaines familles se sont résignées à la vente mais d'autres ont refusé. Parmi ces derniers figurait Hasan Shandi qui a réussi à bloquer les ventes.
A leur réveil, le matin du 23 Septembre 2009, les habitants du village d' Al Muntaza, ont retrouvé Hassan Shandi mort étranglé, pieds et mains liés, près de son domicile. Il portait une inscription alarmante au dos de son vêtement, " Tu seras le prochain, Salama Karim, leader des paysans ! "
La famille de Hassan Shandi a immédiatement porté plainte auprès du tribunal d'Al Muntaza, le 24 septembre 2009. Le parquet a ordonné l'ouverture d'une enquête sur sa mort et exigé une autopsie afin de déterminer les causes et l'heure du décès. Cette enquête est toujours en cours et la famille de Mr Shandi n'a reçu à ce jour aucune nouvelle.
Il est évident qu'il existe un lien entre le litige au sujet des revendications paysannes et celui de l'exécution sommaire de M. Shandi par des forces locales de sécurité.
Alkarama demande que le rapport d'autopsie soit remis à la famille et que l'enquête ne soit pas bloquée afin que les responsables de ce meurtre soient jugés et condamnés.
Alkarama rappelle que l'Examen périodique universel procédé par le Conseil des droits de l'homme consacrera une séance à l'Egypte le 17 février 2010. Alkarama a présenté dans ce cadre un rapport.