Jugé une nouvelle fois à raison des mêmes faits par le tribunal militaire du Caire quelques mois plus tard, il a encore été condamné à une autre peine de 7 années d'emprisonnement ; ces deux peines ont été cumulées.
Ayant purgé en octobre 2003 la totalité des deux peines, soit 22 années d'emprisonnement, à la prison de Liman Torah (sud du Caire) et alors qu'il attendait sa libération, les autorités lui ont notifié leur refus de le libérer au motif qu'une décision administrative de maintien en détention avait été prise par le ministre de l'intérieur qui invoquait la loi portant état d'urgence du 06 octobre 1981.
M. Al Zumer a saisi la haute cour administrative d'un recours contre cette décision et cette juridiction a fait droit à sa demande et ordonné sa libération en date du 18 mai 2004.
En dépit de cette décision de justice, le ministère de l'intérieur s'est de nouveau opposé à sa libération en usant d'un droit de veto.
Alkarama s'est adressée le 12 mars 2009 au Groupe de travail sur la détention arbitraire pour lui demander d'intervenir auprès des autorités égyptiennes afin qu'elles fassent libérer M. Al Zumer. Cette détention est depuis octobre 2003 arbitraire et viole les principes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par l'Egypte le 14 Janvier 1982.
Parmi les dispositions en contradiction avec le Pacte citons l'article 3 de la loi relative à l'état d'urgence qui dispose que le ministre de l'intérieur peut faire " interpeller et placer en détention tout suspect ou toute personne menaçant l'ordre public ou la sécurité ". L'internement administratif sans inculpation ni jugement figure parmi les prérogatives très étendues du ministre de l'intérieur.
Ni le parquet général ni aucune autre autorité judiciaire n'ont le pouvoir d'intervenir ou de contrôler l'émission de ces décisions d'internement.
Bien qu'une procédure complexe pour contester cette mesure ait été prévue par la même loi, les décisions judiciaires de libération des personnes arrêtées ne sont pas appliquées par le pouvoir exécutif, lorsque le ministre de l'intérieur qui dispose d'un droit de veto, s'y oppose.
M. Al Zumer a introduit à plusieurs reprises d'autres demandes de libération auxquelles la justice a répondu favorablement en ordonnant sa libération immédiate. Mais le ministère de l'intérieur a constamment refusé d'exécuter ces décisions en prenant à l'issue de chaque décision de justice une nouvelle décision administrative de maintien en détention.