MM. Mohamed Al Said Abdelghany, Ahmed Maghawry, Ramy Maghawry, Mohamed Abdelhamid, Osama Awadeen ont été arrêtés le 15 juillet 2010 à leur domicile respectif par des agents des services d’investigations de la sûreté de l’Etat (SSI) et emmenés à leur siège d'Al Mansourah avant d'être transférés dans les locaux des SSI de Nasr où ils ont été détenus au secret et torturés.
Alkarama a adressé le 12 octobre 2010 un appel urgent au Rapporteur spécial contre la torture lui demandant d'intervenir auprès des autorités égyptiennes dans le but d'ouvrir une enquête exhaustive et impartiale sur les actes de tortures subis, conformément à l’article 12 de la Convention contre la Torture, d’en identifier les auteurs, de les traduire en justice, de les condamner le cas échéant.
1.M. Mohamed AlSaid ABDELGHANY, âgé de 35 ans, père de trois enfants, fonctionnaire à la compagnie d’électricité de Talkha, résidant à Al Mansourah, Muhafadhat Ad Daqahliyah.
2.M. Ahmed Abdeh MGHAWRY, 30 ans, père de deux enfants, Imam, résidant à Al Mansourah, Muhafadhat Ad Daqahliyah.
3.M. Ramy Mohamed MAGHAWRY, 27 ans, père de trois enfants, Neurologue à l’hôpital de Dumirah, résidant à Al Mansourah, Muhafadhat Ad Daqahliyah.
4. M. Mohamed Ahmed ABDELHAMID, 32 ans, marié, technicien mécanique, résidant à Al Mansourah, Muhafadhat Ad Daqahliyah.
5.M. Osama Fikri Mohamed AWADEEN, 30 ans, père de trois enfants, enseignant en informatique à l’école primaire de Benin, résidant à Al Mansourah, Muhafadhat Ad Daqahliyah.
Les personnes susmentionnées ont été arrêtées le 15 juillet 2010 à leur domicile respectif par des agents des services d’investigations de la sûreté de l’Etat (SSI) agissant sans mandat de justice et sans que le motif de leur arrestation ne leur soit notifié. Cette arrestation a été ordonnée le même jour par le ministre de l’intérieur, en vertu de la loi sur l’état d’urgence.
Ils ont été emmenés au siège local des services d’investigations de la sûreté de l’Etat d’Al Mansourah où ils ont été détenus durant une semaine au secret avant d’être transférés dans les locaux des SSI de Nasr.
Les cinq hommes ont continué à être détenus dans les locaux des SSI de Nasr au secret et sans aucun contact avec le monde extérieur. Durant cette période de détention, ils ont subi de graves actes de tortures de la part des agents des services de la sûreté de l’Etat pour les forcer à faire des aveux selon lesquels ils appartiendraient à un mouvement interdit ayant pour but de renverser le pouvoir.
Ils ont notamment été forcés de rester debout plusieurs jours et empêchés de dormir. Ils ont été sauvagement et régulièrement battus sur toutes les parties de leurs corps et ont subi à plusieurs occasions des chocs électriques sur les parties sensibles de leurs corps.
Ces actes de torture ont également été confirmés par plusieurs ex-codétenus dans les locaux des SSI de Nasr qui ont décrit dans le détail les traitements subis et précisé que la quasi majorité des détenus subissent les mêmes actes de tortures.
Alkarama craint qu'ils ne soient condamnés lourdement sur la seule base des déclarations obtenues sous la torture pour justifier des poursuites pénales.
Ces pratiques tendent à se généraliser en Egypte et à se perpétuer en raison notamment de l’impunité quasi totale qui est assurée à leurs auteurs par les autorités publiques.