Aller au contenu principal
Alkarama continue de recevoir des rapports faisant état de décès survenus dans les centres de détention égyptiens suite à des actes de torture. Le dernier cas reçu, celui de Tamer Mohamed Al-Baz'amara, ne fait pas exception. Bien que ce phénomène soit en pleine expansion, les responsables de ces actes de torture causant la mort des détenus ne sont pas inquiétés par la justice et aucune enquête sur les violations qu'ils commettent n'est ouverte.

Tamer Mohamed Al-Baz'amara, âgé de 20 ans, a été arrêté en août 2009 et condamné par un tribunal militaire à deux ans d'emprisonnement et des travaux forcés pour avoir tenté d'échapper au service militaire.

Il purgeait sa peine à la prison d'Al-Qanatar en novembre 2009 lorsqu'il a été transféré à la prison de Mansoura à la demande de ses proches afin de faciliter les visites. Le 3 février 2010, le personnel de l'hôpital de l'Université de Mansoura a informé la famille de Tamer que leur fils avait été hospitalisé.

Lorsque la famille s'est rendue à l'hôpital, Tamer lui a confié qu'il avait été frappé à la tête par trois policiers pour avoir demandé à voir un médecin car il était malade. Les trois agents lui ont dit: « Viens ici! Laisse-toi faire. On va t'examiner, nous! ». Ils l'ont ensuite torturé pendant toute une journée en le frappant et l'électrocutant jusqu'à épuisement.

Hanan, la soeur de Tamer, nous avait alors confié: « Le pronostic du médecin est très mauvais. Il m'a dit que Tamer était paralysé, qu'il ne pouvait plus bouger du tout. »

Tamer Mohamed Al-Baz'amara est décédé le jour-même, le 3 février 2010.

Ce qui est arrivé à Tamer n'est pas une affaire isolée. De nombreux autres cas similaires ont été publiés en appels urgents sur le site internet d'Alkarama. L'augmentation du nombre de victimes décédées suite à des actes de torture en Egypte s'explique par le climat d'impunité qui règne et la non- poursuite des auteurs de ces crimes.

La législation égyptienne proscrit strictement la pratique de la torture par des officiers de police et des membres des services de sécurité. Infliger un tel traitement à un détenu est considéré comme un crime, surtout lorsque l'accusé est contraint de fournir de faux aveux. Les atteintes à l'intégrité physique au moment de l'arrestation sont aussi considérées comme des crimes et doivent normalement être sanctionnées par l'arrestation des auteurs.