Des experts des Nations unies des droits de l'homme ont demandé à Washington de veiller à ce que les responsables des violations subies par les tristement célèbres détenus de "Guantanamo" soient punis et que les victimes soient compensées, tout en exprimant leur satisfaction face à l'annonce faite par le président américain Joe Biden de son intention de fermer le centre de détention.
Dans une déclaration, les experts ont souligné la nécessité pour les personnes victimes de disparition forcée, de détention arbitraire, de torture ou privées de leur droit à un procès équitable, de recevoir "un traitement et une indemnisation adéquats", et ont demandé que "des enquêtes et des procès indépendants et impartiaux soient menés sur toutes les allégations fondées" liées à ces violations.
Les experts ont exhorté les États-Unis à "prouver qu'ils ne sont pas seulement prêts à fermer les établissements pénitentiaires, mais surtout de veiller à ce qu'il n'y est pas de nouveau recours à ces pratiques et que les crimes qui y sont commis ne restent pas impunis".
Activité d'Alkarama
Depuis des années, la question des détenus de "Guantanamo" reste en tête des préoccupations d'Alkarama. A travers divers mécanismes de soutien et de défense, Alkarama a organisé ou participé à de nombreuses activités et actions de terrain aux côtés des familles des détenus et des organisations non gouvernementales, afin de rappeler la souffrance des victimes et de leurs familles. Alkarama a également lancé des campagnes de soutien pour rappeler le sort de ces détenus, qui ont été victimes de violations et privés de leurs droits en vertu du droit international humanitaire.
Alkarama continue de suivre avec préoccupation les conditions des groupes de détenus revenant de Guantánamo qui sont confrontés à des conditions humanitaires extrêmement difficiles, comme les 18 détenus yéménites accueillis par les EAU, mais qui n'ont pas été traité comme il aurait fallu à leur arrivée dans le pays.
Fermeture du centre de détention
La Maison Blanche a annoncé au début de ce mois que le Président Biden cherchait à fermer la prison militaire qui a été créée à Cuba après les attaques du 11 septembre 2001 pour accueillir les détenus "de la guerre des États-Unis contre le terrorisme".
Deux groupes d'experts de l'ONU - le groupe de travail sur les disparitions forcées et celui sur les détentions arbitraires - ainsi que cinq experts indépendants des droits de l'homme ont salué l'annonce du président américain. Ils ont également souligné que l'administration Biden doit également s'intéresser aux violations de droits et aux pratiques de torture subies par les quarante individus encore détenus. Les experts nommés par les Nations Unies, ont déclaré : " à l'approche du vingtième anniversaire des événements du 11 septembre, nous demandons instamment un examen transparent et complet qui se concentre sur la responsabilité du fonctionnement de la prison et des pratiques qui s'y perpétuent".
Ils ont noté que de nombreux détenus encore à l'intérieur de Guantanamo sont devenus vieux et faibles après des années de "privation constante de liberté et de torture physique et psychologique".
Ils ont souligné "la nécessité de rejeter les politiques et les pratiques qui ont conduit à la création de cette prison et de ses comités militaires, afin d'empêcher la répétition de telles pratiques qui sont clairement en contradiction avec le droit international".