Je suis un réfugié
Je suis le feu tapis dans la pierre
Je suis la voix d'un peuple pris en étage et qui souffre en silence
Je suis le cri de ces femmes jeunes et belles,
À qui l'on a enlevé l'amour pour la raison d'état
Je suis des villages perchés sur les montagnes au milieu d'oliviers et de figuiers
Aujourd'hui rasés au napalm, pour la raison d'état
Je suis le regard hagard, de cette mère qui cherche le nom de son fils sur la liste de terroristes abattus...
Un fils qu'elle a vu naître innocent, et devenu terroriste pour la raison d'état
Je suis le silence des enfants, à qui on a enlevé l'enfance, et qui en rentrant de l'école ont trouvé leurs parents égorgés et mourir au milieu de leur sang...
Je suis le feu tapis dans la pierre...
Si tu es de ceux qui font jaillir l'étincelle, alors frappe !
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Je vous lis maintenant deux extraits des écrits de Maître Abdennour Ali-Yahia.
Extrait 1
Défendre toute personne humaine indépendamment de ses croyances politiques, sociales, culturelles, religieuses, est la cause que je défends, afin que se redresse la femme et l'homme humiliés. Mon devoir est d'agir, de parler, d'écrire, de prendre des risques, car qui reste muet devant une injustice en devient complice. Les deux faits marquants de la fin du 2ème millénaire sont l'indivisibilité et l'universalité des droits de l'homme, condition sine qua non du dépassement des particularismes nationaux et des spécificités culturelles.
Extrait 2
J'ai creusé avec d'autres militants le sillon profond des droits de l'homme, éveillé les esprits, formé les consciences, sollicité les bonnes volontés afin que chacun a sa place agisse selon sa propre nature, son propre tempérament, sa propre responsabilité, se mettre avec la sûre intuition de son cœur et le regard de son intelligence, au service de la démocratie qui est malgré l'ampleur de la tâche, source de force, de confiance et de satisfaction.
La voie que j'ai choisie avec fierté et qui a inspiré chacun de mes gestes quotidiens pour accorder mon action avec mes convictions, n'est pas celle de la haine, mais celle de la paix et de la fraternité, abordée avec courage, prudence et hauteur de vue. Il faut tout donner à la cause que l'on défend et d'abord se donner soi-même.
Tous les regards doivent être tournés vers un horizon d'espoir, où personne ne baissera la tête, où personne ne pliera le genou, où chacun à sa place aura la fierté et la dignité d'agir selon sa nature et se trouver à l'aise pour donner sa mesure.
Merci de votre attention.