Rachid Al-Masouri et Hamza Ahmad Yahya, deux citoyens yéménites détenus en Irak,, doivent comparaitre devant le tribunal irakien le 20 mai prochain, après des années de détention arbitraire et de mauvais traitements.
Rachid Ali Yahya Al-Masouri, 23 ans, devait retourner au Yémen avec six autres détenus yéménites, en vertu d'une amnistie présidentielle spéciale. Ils devaient arriver à l'aéroport de Sanaa début octobre 2012. Mais, prétextant une nouvelle accusation, les autorités irakiennes ont de nouveau ordonné son arrestation au tout dernier moment. Parti de la prison de Soussa dans la région du Kurdistan irakien avec 6 co-détenus (qui ont, eux, bénéficié de l'amnistie), Al-Masouri était alors en route vers Bagdad. La famille de Rachid Al Masouri se dit très inquiète et craint que cela ne soit un stratagème pour prolonger sa détention dans les geôles irakiennes, sans considération pour la tragédie que vit la victime depuis des années et que partage sa famille, qui attend plus qu'impatiemment son retour.
Les prisonniers yéménites en Irak sont accusés d'avoir illégalement franchi les frontières et sont condamnés à des peines de prison de durées différentes. Dans la plupart des cas, ils subissent mauvais traitements et torture.
Le 14 octobre 2012, six détenus yéménites sont arrivés à l'aéroport international de Sanaa. Ils avaient été libérés par les autorités irakiennes alors que dix-huit de leurs compatriotes étaient toujours détenus. Parmi eux, Hasna Ali Yahya Hussein (31 ans), condamnée à la perpétuité, et Saleh Moussa Ahmad AlBeidani, condamné à mort lors d'un procès inique. Le gouvernement irakien a finalement décidé la tenue d'un nouveau procès pour Monsieur Al-Beidani.
Alkarama avait déjà sollicité l'intervention des Nations unies à plusieurs reprises au sujet du jeune Yéménite Saleh Moussa Ahmad Al-Beidani, à la suite de sa condamnation à mort lors d'un procès inéquitable. En collaboration avec Hood, notre Fondation a également participé à un grand nombre de mouvements de protestation pour demander la libération des détenus yéménites en Irak. Les deux organisations ont contacté à plusieurs reprises les parties yéménites, en particulier les ministères de l'Intérieur et des droits de l'homme, lesquels ont répondu à nos appels. Alkarama et Hood ont envoyé plusieurs messages aux gouvernements yéménite et irakien, pour que cessent les souffrances des détenus et qu'ils puissent bénéficier d'un nouveau procès afin que soient révisées leurs condamnations, prononcées lors de procès inéquitables. Dans ce contexte, Alkarama réitère sa demande auprès des gouvernements irakien et yéménite : il est urgent de trouver un accord qui garantisse les droits fondamentaux de tous les détenus étrangers dans les prisons irakiennes – dont les Yéménites – et d'assurer leur retour dans leur pays aussi rapidement que possible.