Le Comité des disparitions forcées de l’ONU (CED), chargé de veiller à l’application de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ratifiée par l’Irak le 23 novembre 2010, a exhorté, le 21 janvier 2022, l’État partie à faire la lumière sur le sort de MM. Walid AL JANABI et Mohammad Tareq Thanoon AL ELOW disparus à la suite de leur arrestation par les militaires.
Disparition de Walid Al Janabi
Le 6 juin 2015, plusieurs membres de l'armée irakienne ont fait irruption dans la maison familiale de Al Janabi, située à Latifiya (sud, Bagdad) et l'ont arrêté en présence de son épouse et de sa mère. Malgré les recherches effectuées par sa famille auprès des différentes autorités irakiennes le sort de Walid Al Janabi reste inconnu à ce jour.
Disparition de Mohammad Tareq Thanoon AL ELOW
Au cours des affrontements entre l’État islamique et l’armée irakienne à Tal Afar (nord-ouest Irak), de nombreux habitants ont dû fuir la ville à la recherche d’un endroit plus sûr. Al Elow se trouvait parmi ces habitants et quittait Tal Afar lorsqu’ils ont été arrêtés à un poste de contrôle des milices kurdes (« pershmergas ») dans le district d'Ayadia à proximité de Tal Afar.
Les personnes ayant fait l’objet d’une arrestation ont été envoyées dans la ville d'Al Malha, dans la province de Salaheddine (nord, Irak) où elles étaient détenues dans une école. Al Elow y a été détenu avec 250 autres civils. Sa famille n’a plus eu de ses nouvelles depuis le 28 août 2019 date à laquelle Al Elow a appelé ses proches pour la dernière fois.
Alkarama s’est donc respectivement adressé au CED, le 7 novembre 2017 et le 29 novembre 2019 afin qu’il appelle les autorités à révéler le lieu où il est détenu.
Les recommandations du CED
L’instance onusienne a exhorté les autorités irakiennes de procéder de bonne foi à la recherche et à la localisation des deux victimes en les appelant à enquêter sur leur disparition conformément à ses obligations conventionnelles.
Le Comité, qui ne manque pas de rappeler régulièrement à l’ordre l’État partie pour son absence de collaboration dans le cadre de la procédure, a souligné qu’aucune circonstance ne peut être invoquée pour justifier une disparition forcée et qu’il incombe à l’État partie d’enquêter sur l’ensemble des cas de disparitions forcées survenues sur son territoire.
Pour cela, le Comité a exigé de recevoir des informations précises corroborées par des documents officiels en précisant que les cas d’Al Janabi et Al Elow resteront ouverts tant que le gouvernement ne les aura pas clarifiés.
Les autorités irakiennes disposent jusqu’au 25 février 2022 pour apporter des éclaircissements concernant le sort des deux victimes.