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M. Mohamed Ahmed OUABED (محمد أحمد محمد وابد) : ressortissant algérien, âgé de 36 ans, commerçant à Mossoul où il résidait habituellement. Il a été arrêté le 18 mai 2005 à son domicile par des membres des forces armées américaines.

Il a été d’abord emmené à l’aéroport de Mossoul où il est resté détenu au secret durant 10 jours et où il rapporte avoir été torturé par les mêmes officiers américains qui l’ont arrêté, mais aussi par des éléments des services de sécurité irakiens qui étaient soit en tenue civile soit portaient l’uniforme américain.

M. Mohamed Ahmed OUABED a témoigne avoir été violemment frappé, insulté et menacé de mort reçu ; il a été plusieurs fois suspendu par les pieds une longue période et à plusieurs reprises également torturé au moyen de décharges électriques sur tout le corps.

Il a ensuite été emmené à l’aéroport de Bagdad où il a été remis à d’autres officiers américains pour être interrogé de nouveau : il a été forcé de se dévêtir complètement puis, les pieds et les mains liés il a été placé dans une pièce décrite comme une « boîte noire ».

Ne lui laissant aucun répit, ses tortionnaires lui ont de nouveau fait subir des traitements inhumains pour le forcer à écrire une déposition dans laquelle il reconnaissait être venu en Irak pour « actes de résistance ».

Le 1er juin 2005 il a été transféré à la prison d’Abou Ghraib où il est resté détenu près de 02 mois avant d’être emmené dans une caserne militaire dans le sud de l’Irak où il restera détenu pour une période de 10 mois avant d’être ramené de nouveau à la prison d’Abou Ghraib, puis de nouveau à l’aéroport de Bagdad où, dès son arrivée, il lui a été annoncé, avant même son jugement, qu’il serait condamné à 15 années d’emprisonnement et remis aux autorités algériennes.

Deux semaines plus tard, le 15 juin 2006, il sera entendu pour la première fois dans un bureau où étaient présents des officiers américains et des Irakiens qui se sont présentés comme les membres du tribunal. Une « avocate » lui été désignée d’office pour le défendre au cours même de l’audition ; celle-ci s’est contentée de lui assener les mêmes accusations en l’insultant sans même prendre connaissance de sa version des faits.

M. Mohamed Ahmed OUABED a tenu néanmoins à clamer son innocence, en rappelant au « juge » qu’il séjournait régulièrement sur le territoire irakien et que son commerce prospérait avant qu’il ne soit arbitrairement arrêté et contraint en raison des tortures qu’il avait subies à signer des déclarations contre son gré.

Quelques mois plus tard, il sera de nouveau entendu par le même « juge » assisté d’une personne s’étant présenté comme avocat commis d’office. Le « juge » lui-même lui confiera l’inconsistance des charges retenues contre lui mais le condamnera tout de même à 15 années d’emprisonnement.

Il est à noter que M. Mohamed Ahmed OUABED a constamment demandé à être assisté d’un avocat de son choix mais que les autorités du centre de détention ont toujours refusé d’accéder à cette demande.

Après sa condamnation il a demandé de faire un recours pour être de nouveau jugé avec une véritable assistance judiciaire; son droit à faire un recours contre sa condamnation n’a pas été reconnu.

Notre mandant reste donc à ce jour détenu à la prison de Soussa à l’instar des autres détenus cités ci-après arrêtés dans des circonstances diverses mais souvent similaires et qui ont subi les mêmes traitements et autres violations de leurs droits fondamentaux.