C'est le 5 juin 2010, à midi, que des agents des forces spéciales de l'armée irakienne et des agents des services de sécurité en civil ont fait une descente dans des véhicules banalisés dans huit maisons du quartier d'Al-Adhamiya. Ils recherchaient des explosifs dans un cimetière des environs. Selon nos sources, l'un des agents des services de renseignement ayant participé à l'opération avait des "problèmes personnels" avec plusieurs des familles dont le domicile a été perquisitionné.
Au cours de la descente, huit personnes ont été arrêtées. Parmi elles, figuraient quatre femmes de la même famille, toutes arrêtées sans aucune justification légale et emmenées dans un centre de détention de l'ancien aéroport de Muthanna dans l'ouest de Bagdad.
Au cours de la "perquisition", les agents des services de sécurité ont volé les effets personnels des personnes arrêtées. Ils ont pris de l'argent, des bijoux et ont saccagé les meubles.
Fin avril 2010, plusieurs médias et organisations de défense des droits de l'homme ont consacré leurs publications au centre de détention de l'ancien aéroport de Muthanna, affirmant qu'il s'agit d'une prison secrète placée sous le commandement du ministère de la Défense irakien. Il existe des preuves qui permettent d'affirmer que les détenus y sont soumis à différentes formes de tortures et que certains d'entre eux finissent par y succomber.
Le gouvernement irakien a nié l'existence de prisons secrètes tout en affirmant que la torture n'est pas pratiquée dans le pays. En réponse aux accusations dont il a fait l'objet, il a aussi déclaré que des juges et des enquêteurs visitent les prisons du pays et que, par conséquent, il n'existe pas de prison secrète. Aussi, Alkarama a demandé la libération immédiate des détenus afin que leurs droits soient respectés. Nous avons l'intention de soumettre prochainement les cas de ces 4 femmes détenues aux procédures spéciales des droits de l'homme des Nations unies.