Dans le cadre du suivi des Observations formulées par le Comité de droits de l'homme à l'issue de l'examen du quatrième rapport périodique en octobre 2007, la Libye doit apporter des compléments d'informations au sujet de trois Recommandations de l'organe de surveillance des traités.
L'organisation Alkarama a adressé le 30 octobre 2007 un
rapport à l'organe onusien dans lequel elle soulève l'absence de
réaction des autorités libyennes qui ne se sont pas acquittées de leurs
obligations et en particulier, celle de publier les Observations
finales du Comité.
Le Comité avait exprimé son regret que le nouveau code pénal n'ait pas encore été adopté et demandé d'y remédier le plus rapidement possible. Depuis début 2004, il est question de promulguer un nouveau code, or jusqu'à ce jour, aucun projet n'a été rendu public.
L'organe de surveillance demandait également à la Libye des précisions quant à l'adoption de la version révisée de la Loi sur la presse et les publications. Or là aussi, aucune évolution n'est enregistrée à ce jour. Alkarama remarque aussi que ce texte de loi, dans sa forme de projet, continue de restreindre fortement la liberté d'expression. Les limitations d'accès à la profession de journaliste ainsi que les restrictions quant au contenu des publications constituent une grave violation de ce droit fondamental.
Alkarama a saisi cette occasion pour informer le Comité des persécutions subies par des journalistes et autres personnes dont le seul tort avait été de vouloir exercer leur droit d'expression. La pratique d'arrêter des personnes pour leurs opinions exprimées pacifiquement est très courante. Ces personnes peuvent être détenues au secret pendant des mois ou des années sans être présentées devant un magistrat ni inculpées ; elles ne peuvent par conséquent déposer un recours pour contester la légalité de leur détention. Dans certains cas, les autorités ne reconnaissent pas l'arrestation et la détention.
Alkarama a rappelé un certain nombre de cas qu'elle a soumis aux différentes procédures spéciales de l'ONU, à l'instar de M. Mjber Abdaslam , arrêté le 28 décembre 2007, disparu pendant 8 mois et actuellement arbitrairement privé de liberté. Résidant en Suède, il avait participé en 2004 à une manifestation pacifique à Stockholm pour dénoncer les violations des droits de l'homme en Libye. M. Abdenacer Younes Meftah Al Rabassi , quant à lui avait été arrêté le 03 janvier 2003 à son domicile par des agents de la sécurité intérieure, détenu au secret et torturé, il avait été ensuite condamné à une peine de quinze années de réclusion criminelle par le tribunal du peuple pour avoir envoyé un courriel au journal Arab Times le 08 juin 2002 dans lequel il exprimait une position critique sur la situation générale dans son pays.
La Libye semble ainsi faire fi des principes et obligations auxquels elle a pourtant souscrit en ratifiant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.