Sami El Haj sera à Genève pour témoigner de ses longues années de détention arbitraire et des tortures qu’il a subies sur la base militaire américaine où il a été détenu sans inculpation ni procédure légale pendant près de sept longues années. Pour protester contre ses conditions de détention et l’absence de procédures légales il avait entamé plusieurs grèves de la faim.
Sa visite coïncide avec la célébration le 26 juin de la journée des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture.
Au cours de son séjour, Sami El Haj s’entretiendra notamment avec des responsables de l’Office de la Haut Commissaire aux droits de l’homme, du CICR et des ONG de défense des droits humains et de la liberté de la presse. Une conférence publique et une conférence de presse figurent également au programme.
Dans le cadre de son programme d’assistance aux personnes internées à Guantanamo, ALKARAMA avait soumis son cas aux mécanismes de protection des droits de l’homme des Nations unies pour les alerter de sa situation et faire reconnaître le caractère arbitraire de sa détention.
La Cour suprême des Etats Unis, vient d’ailleurs de rétablir, dans son arrêt rendu le 12 juin 2008, le droit pour les prisonniers de Guantanamo de contester la légalité de leur détention devant les juridictions américaines en application de l’Habeas corpus.
Commentant cette décision historique, le juge Anthony Kennedy, tête de fil des juges ‘‘légalistes’’ de la Cour, a rappelé que : "The laws and Constitution are designed to survive, and remain in force, in extraordinary times" (Les lois et la Constitution sont conçues pour survivre et rester en vigueur en périodes d'exception).