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Alkarama, Human Rights Watch, Alef, Restart Center, Frontiers, KRC Khiam and the Lebanese Center for Human Rights (CLDH), Beyrouth, 8 octobre 2008

Un mois après la décision d'ouvrir une enquête sur les allégations de corruption et de mauvais traitements infligés à des prisonniers, révélées par la chaîne de télévision "NewTV", sept organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme ont adressé aujourd'hui une lettre au ministre de l'Intérieur libanais , M. Ziad Baroud, pour demander que ces enquêtes touchent aussi tous les décès de prisonniers en détention, ainsi que les cas de torture et de mauvais traitements dans les prisons et centres de détention au Liban.
Les organisations Alkarama, Human Rights Watch, Alef, Restart Center, Frontiers, KRC Khiam et le Center libanais pour les droits de l'homme (CLDH), ont révélé qu'au moins 27 détenus ont été tués dans les prisons et et centres de détention au Liban depuis le début de l'année 2007. ces décès soulèvent des doutes quant à la possibilité d'actes criminels par des fonctionnaires à l'intérieur de la prison, alors que d'autres se réfèrent à la négligence des gardiens de prison ou de l'absence de soins médicaux aux détenus.
Les organisations signataires ont demandé au ministre de l'Intérieur d'enquêter sur la décès mentionnés et de donner des instructions pour qu'une autopsie soit systématiquement pratiquée sur toute personne décédée détenue. Ces autopsies devraient être menées en toute transparence et les résultats communiquées aux parties concernées. Les agents de l'administration pénitentiaire doivent aussi rendre des comptes en cas d'actions illégales ou de négligence. Les organisations recommandent aussi que soit mené un audit sur les procédures appliquées dans le domaine médical dans les prisons et centres de détention.

Dans leur lettre, les organisations ont rappelé que la torture et les mauvais traitements demeurent de graves problèmes dans les prisons libanaises. De nombreux témoignages ont été recueillis par nos organisations auprès de prisonniers signalés comme victimes de mauvais traitements ou de torture, y compris dans la section des renseignements des Forces de sécurité intérieure, aux centres Habish, Zahla et Jal Dib. En dépit du fait que l'article 401 du Code pénal libanais criminalise l'usage de la violence pour extorquer des aveux, nous constatons que cette disposition légale est souvent ignorée dans les faits.

Les organisations signataires ont aussi demandé au ministre de l'Intérieur de donner des instructions claires aux membres des forces de sécurité, et de les informer qu'il ne sera pas toléré la pratique de la torture et de mauvais traitements et que les contrevenants seront punis en vertu de la loi. Il a aussi été demandé d'entreprendre immédiatement des enquêtes impartiales à la lumière des informations crédibles faisant état de détenus torturés ou décédés, et de poursuivre, le cas échéant, touts les responsables, quel que soit leur grade.