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Lundi  dernier, Mahmoud Al Adawi a été arrêté arbitrairement sur ordre d'un juge à la cour militaire de Beyrouth, le . Il est actuellement détenu à la prison de Al Qubba dans le nord du Liban, où il a été transféré le lendemain de son arrestation. Alkarama craint que le risque de torture à son égard soit très élevé.
Vendredi 20 avril 2012, M. Al Adawi, âgé de 32 ans, a été assigné à comparaître devant le tribunal militaire de Beyrouth le lundi 23 avril 2012, en tant que témoin dans une affaire. Aucune précision n'a été donnée quant à la nature de celle-ci.

Comme il le lui avait été demandé, M. Al Adawi s'est rendu au tribunal militaire de Beyrouth en présence de son avocat, le lundi 23 avril 2012. Arrivé sur place, il apprend qu'il allait être interrogé à propos d'une tentative d'évasion de la prison de Roumieh, où il se trouvait dans le cadre de son travail afin d'aider des prisonniers et leurs familles. L'avocat de M. Al Adawi a été prié d'attendre hors de la salle d'audience pendant l'interrogatoire par le juge d'instruction. Dans un premier temps, M. Al Adawi a été interrogé en tant que témoin, mais le juge d'instruction a ensuite décidé d'ouvrir une enquête contre M. Al Adawi et l'a inculpé pour avoir facilité une tentative d'évasion. M. Al Adawi a alors été interrogé en tant qu'accusé et immédiatement arrêté.

Dans la soirée du 23 avril 2012, les proches de M. Al Adawi ont essayé de lui rendre visite mais ils n'y ont pas été autorisés. Le lendemain, ils ont appris qu'il avait été transféré à la prison de Al Qubba à Tripoli, dans la province nord du Liban, très tôt le matin.
Alors qu'il était interrogé, inculpé et arrêté, M. Al Adawi n'a pas eu la possibilité de demander de l'aide à son avocat, malgré le fait que ce dernier attendait à deux pas de la salle d'audience pendant l'interrogatoire de son client. En outre, c'est une juridiction militaire et non un tribunal civil qui examinait le cas de M. Al Adawi.

Compte tenu des rapports faisant état d'un recours fréquent à la torture à l'encontre des détenus au Liban, Alkarama redoute que M. Al Adawi risque d'être torturé. Par conséquent, nous avons aujourd'hui informé le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Torture, ainsi que d'autres Procédures Spéciales au sujet de l'arrestation arbitraire de M. Al Adawi. Nous avons demandé leur intervention urgente auprès des autorités libanaises.

Alkarama appelle les autorités libanaises à s'assurer que des garanties juridiques complètes et effectives soient accordées à M. Al Adawi pendant sa détention, afin de garantir qu'il ne soit soumis à aucun acte de torture ni traitements cruels, inhumains ou dégradants. Nous prions en outre les autorités libanaises de respecter les normes internationales relatives au jugement équitable et de mettre fin à la procédure de renvoi des civils devant des tribunaux militaires.