Alkarama a soumis les cas de trois ressortissants libyens au Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, le 2 Septembre 2014. Messieurs Adarsi, Shamsah et Azarqani ont été enlevé et torturé à mort dans des zones sous le contrôle de milices, dans l'est de la Libye.
Tarek Joumaa Adarsi, 40 ans et père de deux enfants était un imam à la mosquée Al Merdj. Le 10 juin 2014, alors qu'Adarsi s'apprêtait à rentrer chez lui après la prière du soir, un groupe d'hommes l'a arrêté en face de la mosquée d'Al Merdj. Détenu dans un lieu inconnu sous le contrôle des forces d'Haftar à Al Abyar, le corps mutilé d'Adarsi a été trouvé le 11 juin et emmené à l'hôpital de Benghazi pour une autopsie, qui a confirmé que son décès était dû à des actes de torture. Pour sa famille, il est clair qu'Adarsi a été arrêté pour avoir critiqué l'opération du Général Haftar. Trois jours avant sa mort, Adarsi enregistrait un message audio expliquant qu'il était l'objet de harcèlement et craignait pour sa vie ainsi que celle d'un parent.
Ziyad Shamsah, 31 ans et père de trois enfants, a été enlevé le 16 juin 2014 par un groupe d'hommes armés allié aux forces d'Haftar alors qu'il assistait à l'enterrement de son beau-frère. Après avoir menacé les personnes présentes et forcé Shamsah dans leur voiture, ils l'ont emmené vers une destination inconnue. Le 17 juin 2014, lorsque son corps, retrouvé à la morgue de l'hôpital de Benghazi, a été examiné, le rapport de la médecine légale a révélé de nombreux signes de torture et d'abus, et démontré qu'il était mort d'une balle dans la tête.
Muhammed Azarqani, un étudiant âgé de 26 ans, a été arrêté par des forces agissant dans le cadre de « L'Opération Dignité » dans de la nuit du 10 juillet 2014. Le lendemain, Alzarqani a été transferré de la station de police d'Al Bnina au bureau des enquêtes militaires à Al Rajma. Le 13 juillet 2014, le corps d'Alzarqani, s'est retrouvé au département de médecine légale où l'autopsie a révélé des signes de torture et de mauvais traitements, y compris des chocs électriques, et conclu que sa mort avait été provoquée par des chocs nerveux suite à la torture.
Alkarama déplore la détérioration de la situation dans certaines régions libyennes, notamment dans les villes de l'Est, y compris Al Merdj, Tobrouk et Al Abyar, ainsi que l'augmentation des abus commis en toute impunité par des groupes armés. Compte tenu des faits décrits ci-dessus, Alkarama a écrit au Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture pour qu'il demande aux autorités libyennes d'ouvrir des enquêtes et de poursuivre les auteurs de ces actes, ainsi que de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les personnes relevant de leur juridiction. Alkarama demande en outre le Rapporteur spécial de faire appel aux autorités libyennes pour exhorter toutes les parties aux hostilités de mettre fin aux violations des droits de l'homme de plus en plus croissante dans le pays.
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