Le 14 août 2023, Alkarama s’est adressé en urgence au Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées concernant la disparition des deux frères Aboubakr et Embarek AL KHAZMI après leur arrestation par les forces combinées de Misrata le 7 septembre 2021 à leur domicile familial situé à Beni Walid (180 kms au sud-ouest de Tripoli).
Disparus après leur arrestation
Les frères AL KHAZMI ont été arrêtés le 7 septembre 2021 au domicile familial par plusieurs membres des forces combinées de Misrata, en tenue militaire et cagoulés. Ces dernières, arrivées à bord de plusieurs véhicules, ont encerclé le domicile familial et ont tenté de défoncer la porte en fer qui était fermée avant de tirer à travers blessant Aboubakr AL KHAZMI au pied.
Les militaires qui n’ont présenté aucun document ni fait référence à un quelconque mandat du procureur ont emmené les deux frères à Misrata (200 kms à l’ouest de Tripoli) où ils ont été placés dans des cellules d’isolement totalement coupés du monde extérieur.
Après quelques semaines, ils ont cependant pu être visités par leurs parents. Courant février 2022, les parents se sont rendus à la prison pour les visiter de nouveau mais ont été surpris d’apprendre par l’administration que les deux frères avaient été transférés à Tripoli sans autre précision. Ils n’ont plus aucune nouvelle sur leur sort depuis cette date.
Déni des autorités
A la suite du transfèrement la famille s’est d’abord rendue au bureau du procureur général de Tripoli, M. Sadek Essour, pour s’enquérir du lieu de leur détention. Le procureur-adjoint les a informés qu’ils avaient effectivement été transférés à Tripoli le mois de janvier précédent sans autre précision refusant de divulguer leur lieu de détention ou de les autoriser à leur rendre visite.
La famille s’est alors rendue dans les diverses prisons officielles de Tripoli ainsi qu’à la base militaire de Mitiga où la milice de Radaa détient également de nombreuses personnes. Cependant, aucun centre de détention n’a reconnu leur présence.
Alkarama saisit le Groupe de travail
Face au déni des autorités, Alkarama, mandatée par la famille des victimes s’est adressée en urgence au Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées et a appelé les experts à exhorter les autorités libyennes à révéler le sort des deux disparus.