Le 8 octobre 2013, Yaqub Ali Muhammad Dow, ancien officier de l'armée libyenne âgé de 25 ans, a été arrêté par les forces révolutionnaires à Misratah parce que son nom figurait sur la liste des partisans présumés de l'ancien régime de Kadhafi. Détenu durant 6 mois à la prison Sikat de Misratah, il n'a jamais été officiellement inculpé, ni présenté devant un juge.
Yaqub se rendait au port de Misratah pour récupérer sa voiture, lorsqu'il a été arrêté par les révolutionnaires qui avaient placé un barrage à l'entrée principale de la ville. Là, on l'a informé que son nom figurait dans leur système en tant que membre de la Katiba Khamis Al Kadhafi, un groupe armé connu pour son allégeance à l'ancien régime de Kadhafi. Yaqub Dow a été arrêté et emmené à la prison Sikat à Misratah, sans avoir été informé des accusations portées à son encontre, sans mandat de justice et sans procédure légale.
Selon les informations dont dispose Alkarama, Yaqub était effectivement un ancien membre de l'armée libyenne, stationné dans la caserne militaire d'Al Souq Ahad, dans la ville de Tarhouna, à Rahba Al Aliyat. Il a ensuite été transféré à Khamis Al Kadhafi Katiba, où il a commencé à travailler dans l'administration. Néanmoins, selon nos sources, il n'aurait jamais été impliqué dans des opérations militaires pendant la révolution, ni à des activités menaçant l'ordre ou la sécurité publics. Après la libération de Tripoli, il a repris son emploi administratif, cette fois-ci dans la zone de Tariq Al Falah.
L'arrestation de M. Dow est dépourvue de toute base légale. Il a été détenu durant 6 mois à la prison de Sikat sans avoir été présenté devant un juge, ni été inculpé. Il n'a pas non plus pu bénéficier de l'assistance d'un avocat.
L'histoire de Yaqub n'est pas un cas isolé dans la Lybie post-révolutionnaire. Actuellement, les arrestations et les détentions par les groupes armés ou Katibas sont des pratiques courantes à travers tout le pays. Souvent, les personnes sont arrêtées et détenues arbitrairement sans aucune procédure légale en raison de leur soutien présumé à l'ancien régime. La plupart du temps, les victimes sont détenues pendant de longues périodes sans jamais être présentées devant un juge ou informées des accusations portées à leur encontre
Le 21 mars 2013, Alkarama a soumis son cas au Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies pour solliciter son intervention auprès des autorités libyennes afin que M. Dow soit libéré ou jugé immédiatement lors d'un procès équitable.