Alors qu'il était en train d'étudier chez lui à Agadir, Abdelkarim Azzou a été arrêté le 21 Juin 2003 par quatre agents des services de sécurité en tenue civile. Ces derniers n'ont présenté aucun mandat d'arrêt et l'ont placé en garde à vue. Sa famille n'a été en mesure de rétablir le contact avec lui qu'un mois plus tard. Il a subi de graves tortures en détention et continue de faire l'objet de mauvais traitements à la prison d'Ait Melloul.
Le 29 Septembre 2009, Alkarama a soumis son cas au Rapporteur spécial sur la torture pour lui demander d'intervenir auprès des autorités marocaines afin que soit mis un terme à ses souffrances et que des soins médicaux appropriés lui soient prodigués.
Abdelkarim Azzou, 28 ans, de nationalité marocaine, était étudiant à Hay Taddart, Agadir, Maroc. Il avait 22 ans au moment de son arrestation.
Détention, transferts de prison en prison, et actes de torture
Après avoir été arrêté le 21 Juin 2003 à Agadir, M. Azzou a été transféré au poste de police de Maarif, à Casablanca. Le 10 Septembre 2004, il a de nouveau été transféré au centre de détention de Témara, centre géré par les services de renseignement intérieur marocains (Direction de la surveillance du territoire, DST) et connu pour son usage systématique de la torture. Enfin, il a été transféré à la prison d'Ait Melloul à Agadir où il est actuellement détenu.
Des sources indiquent qu'Abdelkarim Azzou a été torturé juste après son arrestation. Lors de sa première garde à vue au centre de détention d'Agadir, des agents de la DST et de la police l'ont torturé. La victime décrit les actes subis comme étant de « la plus cruelle forme de torture qui puisse exister». La torture a été utilisée pour extorquer à M. Azzou de faux aveux qu'il a signés sans même avoir pu les lire.
En Septembre 2003, trois mois après son arrestation, M. Azzou a finalement été autorisé à recevoir la visite de son avocat.
Procès, accusations et grèves de la faim
En 2004, au cours de ce que les sources qualifient de «parodie de procès», M. Azzou a été inculpé pour infractions liées au terrorisme et a été condamné à 20 ans de prison par la Cour d'appel de Salé. La peine a finalement été réduite à 12 ans en appel. Les preuves présentées lors du procès étaient fondées sur les aveux extorqués sous la torture.
Durant son procès, M. Azzou a demandé à être examiné par un médecin pour qu'il soigne ses blessures causées par la torture, mais sa demande a été refusée. Tout au long de sa détention, M. Azzou n'a pas pu avoir accès à des soins médicaux et les mauvais traitements se sont poursuivis. Il a notamment été régulièrement battu à la prison d'Ait Melloul.
Actuellement, l'état de santé d'Abdelkarim Azzou se dégrade de jour en jour en raison des deux grèves de la faim qu'il a faites au cours de l'année. La première, entamée en mai 2009, a duré 40 jours. Il a de nouveau entamé une grève de la faim en août 2009 pendant 15 jours pour protester contre ses terribles conditions de détention, en particulier l'absence de soins médicaux pour ses problèmes dentaires qui lui causent de grandes souffrances et l'empêchent de manger.